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  • Le Pape François rencontre les personnes âgées et les grands-parents du monde

    La "bénédiction de la longue vie" : une journée spéciale consacrée au troisième âge, aux grands-parents. Ils étaient plusieurs dizaines de milliers ce dimanche matin Place Saint-Pierre, entourés aussi de nombreux enfants, leurs petits-enfants, en présence du Pape François et de Benoît XVI, pape émérite, invité pour l’occasion. Le Pape François l’a remercié de sa présence, en déclarant : « Je l’ai dit déjà tant de fois que je suis heureux que vous soyez ici tout près, que vous habitiez au Vatican, car c’est comme d’avoir à la maison le grand-père rempli de sagesse, merci ». Benoît XVI, au premier rang, a joint les mains et les a tendues vers François qui remerciait alors l’assemblée d’être venue si nombreuse à cette fête des grands-parents et des personnes âgées.

    Quelques mots ont alors été prononcés par le président du Conseil Pontifical pour la famille. Mgr Paglia a notamment rendu lui aussi hommage à Benoît XVI « premier entre tous les grands-pères », soulignant ensuite que la vieillesse est souvent vécue comme un naufrage et la fragilité comme une condamnation. Il a aussi rappelé combien l’actrice italienne Anna Magnani était orgueilleuse de ses rides, elle qui disait « je les ai gagnées une par une ».

    C’est ensuite un couple réfugié du Kurdistan irakien qui a témoigné des souffrances de son peuple. Mubarak et Aneesa, 74 et 68 ans, mariés depuis 51 ans, et parents de 10 enfants, ont déjà 12 petits-enfants. Le Pape, après leur témoignage poignant, a pris la parole pour s’adresser à eux. « La violence sur les personnes âgées est inhumaine, comme celle exercée sur les enfants, mais Dieu ne vous abandonne pas, il est avec vous, avec son aide vous êtes et continuerez d’être la mémoire de votre peuple et aussi pour nous », a déclaré François. « Ils seront une mémoire, a ajouté le Pape, pour la grande famille de l’Église, remercions ces frères pour leur témoignage dans la foi ». « Les personnes âgées ont une grande responsabilité dans la vie des familles et des communautés : celle de partager la sagesse, et la même foi », a ajouté le Pape, « et dans ces pays où la persécution religieuse a été cruelle, je pense notamment à l’Albanie où j’étais dimanche dernier, ce sont les grands-parents qui ont baptisés les enfants clandestinement, et ont transmis la foi. Ils ont été courageux face à la persécution et ils ont sauvé la foi dans ce pays ».

    Élargissant alors son propos, le Pape François a tenu à souligner que « les grands-parents n’ont pas toujours un logis, et que donc s’ils doivent rejoindre des maisons pour personnes âgés, que ce soient vraiment  des maisons et non pas des prisons, et que ces structures soient vraiment conçues pour les personnes âgées et non pas dans l’intérêt de quelque autre personne. Et que soient bannies ces institutions où les personnes âgées vivent cachées et oubliées ». « Je me sens proche de ces personnes âgées qui vivent dans des maisons de retraite et je pense à eux avec affection ainsi qu’à tous ceux qui prennent soin d’eux ».

    « Si souvent, a déclaré encore le Pape François, les personnes âgées sont abandonnées, une attitude qui ressemble à une véritable euthanasie, comme l’on met de côté aussi les enfants, ou les jeunes parce qu’ils n’ont pas de travail. Et l’on met de côté les personnes âgées sous le prétexte de maintenir en équilibre un système économique au centre duquel trône le dieu argent : nous sommes tous appelés à lutter contre cette culture empoisonnée du rebus, les chrétiens avec tous les hommes de bonne volonté, sont appelés à construire une société plus humaine, patiente et qui n’exclut personne ».

    Le Pape devait insister ensuite sur l’importance du rapport entre les générations, « même si pour des raisons historiques et culturelles complexes, les jeunes ressentent actuellement un besoin plus fort d’être autonomes, de se libérer de l’héritage de la génération précédente. » « Mais si l’on ne retrouve pas un nouvel équilibre entre les générations, a précisé le Pape, un équilibre fécond, on court le risque d’un grave appauvrissement pour le peuple, et la liberté qui prédomine dans la société n’est qu’une fausse liberté qui pratiquement toujours se transforme en autoritarisme ». « Jésus n’a pas aboli la loi de la famille et du passage entre les générations, mais il l’a réalisée pleinement ».

    Pour illustrer son propos, le Pape François a cité le passage de l’Évangile où Marie rend visite à Élisabeth, enceinte à un âge avancé, pour expliquer combien la sagesse d’Élisabeth « a enrichi la jeune âme » de Marie.  « La jeune Marie, a commenté le Pape, écoutait, et gardait tout cela dans son cœur. La sagesse d’Élisabeth et de Zacharie a enrichi Marie, même s’ils n’étaient pas des experts en maternité ou paternité, puisque pour eux c’était la première fois, mais ils étaient des experts de la foi,  des experts de Dieu, de cette espérance qui vient de Lui. Voilà ce dont le monde a besoin, à toutes les époques. Marie a su écouter ces parents âgés et remplis de stupeur, elle a su recevoir leur sagesse, et cette sagesse fut précieuse pour elle, dans son parcours de femme, d’épouse et de mère ». « Marie nous montre, a conclu le Pape François, le chemin de la rencontre entre les jeunes et les personnes âgées », et le « futur d’un peuple ne peut se faire sans cette rencontre ».

    Source : Radio Vatican.

    Texte intégral du discours du Saint-Père en italien sur le site internet du Vatican.

  • Ordinations à la Fraternité Saint-Pierre et à l'Institut du Christ Roi

    Ordinations,Fraternité,Saint-Pierre,FSSP,normalisation,cathédrale,Chartres,Mgr Aillet,communautés,Ecclesia Dei,motu proprio,Summorum pontificum,Benoît XVI,liturgie traditionnelle,John BergTrois diacres de la Fraternité Saint-Pierre seront ordonnés prêtres le samedi 28 juin dans la cathédrale de Chartres. L’occasion de faire le point sur les relations entre l’épiscopat français et les communautés Ecclesia Dei.

    Samedi 28 juin, trois diacres français de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) seront ordonnés prêtres dans la cathédrale de Chartres par Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Oloron et Lescar. Une première, puisque les ordinations sacerdotales des ordinants français de cette communauté de prêtres traditionnels ont habituellement lieu dans leur séminaire de Wigratzbad, en Bavière, ou plus rarement en France, à l’abbaye Notre-Dame de Fongombault.

    Sept ans après le motu proprio Summorum pontificum sur la liturgie traditionnelle, cet évènement serait-il le signe d’une normalisation des relations entre l’épiscopat français et les communautés Ecclesia Dei ?

    Pour l’abbé John Berg, Supérieur général de la FSSP, c’est « un geste fort » de Mgr Pansard, l’évêque de Chartres. « En nous ouvrant sa cathédrale, il montre que nous avons toute notre place dans l’Église. C’est aussi, ajoute-t-il, un signe de l’accueil toujours plus favorable des communautés attachées à la forme extraordinaire du rite romain en France. »

    Du côté de Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et de Lourdes, il est après tout « normal et logique » que ces prêtres soient ordonnés dans une cathédrale française et non pas en Allemagne, puisqu’ils sont « français et en communion avec Rome ». 

    De fait, depuis plusieurs années, certains évêques n’hésitent plus à confier des missions apostoliques à des prêtres issus de communautés Ecclesia Dei dont la qualité de leur formation théologique est appréciée. « Ils ont par exemple des missions dans des écoles catholiques, des officialités. Dans mon diocèse, deux prêtres de la Fraternité Saint-Pierre exercent leur ministère à Lourdes, l’un dans le sanctuaire, l’autre auprès d’une communauté de fidèles attachés au rite romain traditionnel », explique Mgr Brouwet. De son côté, Mgr Castet, évêque de Luçon, se félicite des relations « très fraternelles » qu’il entretient avec les deux prêtres de la Fraternité Saint-Pierre en exercice dans son diocèse : « Ils font un très bon travail, nous avons des contacts réguliers ».  

    Pour eux, cette situation récente est le fruit du motu proprio Summorum pontificum, publié en juillet 2007 par le pape Benoît XVI libéralisant la messe en forme extraordinaire. « Cela a créé un apaisement et une dynamique qui se poursuit aujourd’hui, analyse l’abbé Berg. Les aspirations des fidèles attachés à ce patrimoine liturgique sont reconnues comme légitimes, leurs demandes sont mieux accueillies dans les diocèses. Il faut ajouter à cela un contexte général de bienveillance et de meilleure compréhension entre les catholiques, qui ressentent un grand besoin d’unité face à la culture relativiste ambiante et qui se retrouvent dans les causes urgentes de défense de la vie, de la famille et des fondements de la société ». 

    « Le motu proprio Summorum pontificum publié par Benoît XVI en 2007 a créé un apaisement et une dynamique qui se poursuit aujourd’hui. »

    Un bémol cependant, lié justement à la célébration de la messe. « Les prêtres des communautés Ecclesia Dei ne célèbrent pas la messe dans la forme ordinaire, ce qui m’empêche de leur confier certains ministères, regrette Mgr Brouwet. C’est dommage car cela me donnerait un bon coup de main. Je ne peux pas imposer la forme extraordinaire aux fidèles. Il faut qu’ils aient accès à la messe ordinaire. » Une opinion que partage Mgr Castet qui « regrette simplement que leur choix liturgique empêche leur ardeur apostolique de se développer plus largement ».

    Cette demande de bi-ritualisme pose la question du respect de la spécificité des communautés Ecclesia Dei, dont le pape François a souligné le « charisme propre » lorsqu’il a accordé le 28 octobre dernier sa bénédiction apostolique à la FSSP à l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire.

    Pour sa part, de manière pragmatique, l’évêque de Fréjus-Toulon, Monseigneur Rey, a ouvert en septembre 2013 une formation au sein du séminaire La Castille : la Maison Saint Charles Borromée. Elle accueille les futurs prêtres diocésains attachés à la forme extraordinaire du rite romain et souhaitant la célébrer de manière principale, sans exclure la célébration dans la forme ordinaire.

    Élisabeth Caillemer

    Source : Famille chrétienne - Crédit photo ©P.RAZZO-CIRIC.

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    « A nos Amis et Bienfaiteurs »

    Si l’on comprenait bien le prêtre sur la terre, on mourrait, non de frayeur, mais d’amour ! Ces paroles du saint Curé d'Ars résonnent à nos oreilles, à quelques jours de notre ordination sacerdotale. Alors que le monde rejette plus que jamais le prêtre et ce qu'il représente, il nous faut pénétrer davantage ce mystère du sacerdoce auquel Notre-Seigneur nous a appelés. Écoutons ce que disait le pape François lors d'une cérémonie d'ordinations sacerdotales le 11 mai dernier :

    Parmi tous ses disciples, le Seigneur Jésus veut en choisir quelques-uns en particulier, pour qu’en exerçant publiquement dans l’Église en son nom la charge sacerdotale en faveur de tous les hommes, ils poursuivent sa mission personnelle de maître, prêtre et pasteur. (...) 

    Ils seront en effet conformés au Christ, prêtre suprême et éternel, c’est-à-dire qu’ils seront consacrés comme véritables prêtres du Nouveau Testament, et à ce titre, qui les unit dans le sacerdoce à leur évêque, ils seront les prédicateurs de l’Évangile, les pasteurs du peuple de Dieu, et ils présideront les actes du culte, en particulier lors de la célébration du sacrifice du Seigneur. 

    Quant à vous, frères et fils bien-aimés, qui allez être élevés à l’ordre du presbytérat, considérez qu’en exerçant le ministère de la sainte doctrine vous participerez de la mission du Christ, unique maître. Dispensez à tous cette Parole, que vous avez vous-mêmes reçue avec joie, de vos mères, de vos catéchistes. Lisez et méditez assidûment la parole du Seigneur pour croire ce que vous avez lu, pour enseigner ce que vous avez appris dans la foi, pour vivre ce que vous avez enseigné. 

    Que votre doctrine, qui n’est pas la vôtre, soit donc la nourriture du peuple de Dieu : vous n’êtes pas les maîtres de la doctrine ! C’est la doctrine du Seigneur, et vous devez être fidèles à la doctrine du Seigneur ! Que votre doctrine soit donc une nourriture pour le peuple de Dieu, le parfum de votre vie, une joie et un soutien pour les fidèles du Christ, pour qu’avec la parole et l’exemple vous édifiiez la maison de Dieu, qui est l’Église. 

    Et ainsi vous continuerez l’œuvre sanctificatrice du Christ. À travers votre ministère, le sacrifice spirituel des fidèles est rendu parfait, car il est lié au sacrifice du Christ, qui par vos mains au nom de toute l’Église est offert de manière non sanglante sur l’autel lors de la célébration des saints mystères.

    Chers amis, conscients de notre faiblesse, nous nous confions à vos prières pour être des prêtres selon le Cœur de Jésus, n'hésitez pas à nous confier les vôtres !

    Vos futurs prêtres.

    Abbé Francis Altiere

    Abbé Benjamin Coggeshall

    Abbé Joel Estrada

    Abbé Robert Vignaud

    Abbé Similien Waché de Corbie

    Abbé Andrew Todd

    Abbé Louis Poucin de Wouilt

    Abbé François de Beaurepaire

    Source : Institut du Christ Roi Souverain Prêtre - Lettre juin 2014.

  • Audience générale de ce mercredi 25 juin 2014

    Durant l'audience générale tenue place St Pierre, le Pape François a poursuivi sa réflexion sur l'Église, soulignant l'importance pour le chrétien d'appartenir à ce peuple de Dieu :

    "On est pas chrétien à titre individuel, pour son compte propre. Nous sommes chrétiens par notre appartenance à l'Église. Notre identité est appartenance, à l'instar du nom et prénom. Notre nom est 'J'appartiens à l'Église', notre prénom 'Je suis chrétien'... Personne ne devient chrétien par soi-même. Croyant et priant, connaissant le Seigneur et écoutant sa Parole, nous le sentons proche et présent dans nos frères, et ce parce que d'autres ont vécu la foi, l'ont transmise et nous l'ont enseignée".

    Vivre en croyants et disciples du Seigneur au sein de la grande famille de l'Église "n'est possible qu'avec les autres, ensemble, et pas seulement grâce à d'autres. Dans l'Église il n'y pas d'existence à part. Tant de fois Benoît XVI a décrit l'Église comme un 'nous' ecclésial. Certains disent croire en Dieu et en Jésus mais ne pas être intéressés par l'Église. Certains estiment pouvoir avoir un lien direct avec le Christ en dehors de la communion et de la médiation de l'Église. Il s'agit de tentations dangereuses, d'une dichotomie absurde... Le Seigneur a confié son message de salut à des témoins, à nous tous, et c'est à travers nos frères et sœurs, leurs qualités et leurs défauts, qu'il se manifeste à nous. C'est cela appartenir à l'Église. Ne l'oublions jamais : Être chrétien signifie appartenir à l'Église !

    Demandons au Seigneur par l'intercession de Marie, Mère de l'Église, la grâce de ne pas tomber dans la tentation de nous passer des autres, de nous passer de l'Église, de nous sauver par nous-mêmes, comme si nous étions de simples chrétiens de laboratoire. On ne peut aimer Dieu sans aimer les autres. On ne peut l'aimer hors de l'Église. On ne peut être en communion avec Lui sans l'être avec l’Église. On ne peut être bons chrétiens sans tous ceux qui s'efforcent de suivre le Seigneur, en étant un seul corps, un seul peuple".

    Après la catéchèse, le Saint-Père a salué une délégation de la Bethlehem University, la première université des Frères des Écoles chrétiennes dans la Bande de Gaza, fondée il y a quarante ans, les remerciant du service qu'elle offre au peuple palestinien.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 25.6.14)

    Résumé :

    « Frères et sœurs, nous ne sommes pas chrétiens à titre individuel, nous appartenons à l’Église, par laquelle nous entrons dans une alliance qui nous précède, une alliance entre Dieu et les hommes. Nous devons être reconnaissants envers tous ceux qui nous ont précédés et accueillis dans l’Église, car on ne devient pas chrétien par soi-même. Ils ont vécu la foi et nous l’ont transmise, et sans eux nous ne connaîtrions pas le Seigneur. Par ailleurs, rencontrer le Christ directement est impossible en dehors de la communion et de la médiation de l’Église. Nous ne pouvons grandir comme chrétien qu’avec et grâce à d’autres personnes, en compagnie desquelles nous cheminons, même si cela est parfois difficile en raison de leurs faiblesses et de leurs limites. C’est par eux que Jésus vient à notre rencontre et se fait reconnaître. »

    « Je vous salue bien cordialement chers amis de langue française, en particulier les personnes engagées dans la société civile, accompagnées de Monseigneur Dominique Rey. Je vous souhaite un bon pèlerinage à Rome, et je vous invite à découvrir combien l’Église est une grande famille, dans laquelle, avec nos frères, nous rencontrons le Christ.

    Que Dieu vous bénisse ! »

    Texte intégral italien : Site internet du Vatican.

    Traduction intégrale en français : Zenit.org.

  • 24 mai - Notre Dame de Sheshan - Journée de prière pour l'Eglise en Chine

    Le 27 mai 2007, dans une lettre aux catholiques de la république populaire de Chine, Benoît XVI avait exprimé sa volonté que se tienne chaque année, le 24 mai, une journée de prière pour l'Église en Chine.

    « Chers Pasteurs et fidèles, le 24 mai, qui est consacré à la mémoire liturgique de la bienheureuse Vierge Marie, Auxiliaire des chrétiens — vénérée avec tant de dévotion dans le sanctuaire marial de Sheshan à Shanghai —, pourrait devenir, dans l'avenir, une occasion pour les catholiques du monde entier de s'unir par la prière à l'Église qui est en Chine. »

    « Au cours de la même journée, les catholiques du monde entier — en particulier ceux qui sont d'origine chinoise — feront preuve de leur fraternelle solidarité et de leur sollicitude pour vous, demandant au Seigneur de l'histoire le don de la persévérance dans le témoignage, sûrs que vos souffrances passées et présentes pour le saint Nom de Jésus, et votre intrépide loyauté à son Vicaire sur la terre seront récompensées, même si parfois tout peut sembler être un triste échec. »

    « Vierge très sainte, Mère du Verbe incarné et notre Mère,
    vénérée dans le sanctuaire de Sheshan sous le vocable d’« Aide des Chrétiens »,
    toi vers qui toute l’Église qui est en Chine regarde avec une profonde affection,
    nous venons aujourd’hui devant toi pour implorer ta protection.
    Tourne ton regard vers le peuple de Dieu et guide-le avec une sollicitude maternelle
    sur les chemins de la vérité et de l’amour, afin qu’il soit en toute circonstance
    un ferment de cohabitation harmonieuse entre tous les citoyens.

    Par ton « oui » docile prononcé à Nazareth, tu as permis
    au Fils éternel de Dieu de prendre chair dans ton sein virginal
    et d’engager ainsi dans l’histoire l’œuvre de la Rédemption,
    à laquelle tu as coopéré par la suite avec un dévouement empressé,
    acceptant que l’épée de douleur transperce ton âme,
    jusqu’à l’heure suprême de la Croix, quand, sur le Calvaire, tu restas
    debout auprès de ton Fils, qui mourait pour que l’homme vive.

    Depuis lors, tu es devenue, de manière nouvelle, Mère
    de tous ceux qui accueillent dans la foi ton Fils Jésus
    et qui acceptent de le suivre en prenant sa Croix sur leurs épaules.
    Mère de l’espérance, qui, dans l’obscurité du Samedi-Saint,
    avec une confiance inébranlable, est allée au devant du matin de Pâques,
    donne à tes fils la capacité de discerner en toute situation,
    même la plus obscure, les signes de la présence aimante de Dieu.

    Notre-Dame de Sheshan, soutiens l’engagement de tous ceux qui, en Chine,
    au milieu des difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer,
    afin qu’ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus.
    Dans la statue qui domine le Sanctuaire, tu élèves ton Fils,
    le présentant au monde avec les bras grands ouverts en un geste d’amour.
    Aide les catholiques à être toujours des témoins crédibles de cet amour,
    les maintenant unis au roc qui est Pierre, sur lequel est construite l’Église.
    Mère de la Chine et de l’Asie, prie pour nous maintenant et toujours. Amen ! »

    Benoît XVI, Prière à Notre Dame de Sheshan, mai 2008.
    © Copyright du texte original en français : Librairie Éditrice du Vatican.

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  • Méditation : "Je chanterai sans fin les miséricordes du Seigneur"

    « L’Histoire du Salut, qui culmine dans l’Incarnation de Jésus et trouve son accomplissement plénier dans le Mystère pascal, est une révélation éclatante de la miséricorde de Dieu. Dans le Fils est rendu visible le « Père des miséricordes » (2 Co 1, 3), qui, toujours fidèle à sa paternité, « se penche sur chaque enfant prodigue, sur chaque misère humaine, et surtout sur chaque misère morale, sur le péché » (Jean-Paul II, Dives in misericordia, n. 6). La miséricorde divine ne consiste pas seulement en la rémission de nos péchés ; elle consiste aussi dans le fait que Dieu, notre Père, nous ramène, parfois non sans douleur ni affliction ni crainte de notre part, sur le chemin de la vérité et de la lumière, car il ne veut pas que nous nous perdions (cf. Mt 18, 14 ; Jn 3, 16). Cette double expression de la miséricorde divine montre combien Dieu est fidèle à l’alliance scellée avec chaque chrétien dans le baptême. En relisant l’histoire personnelle de chacun et celle de l’évangélisation de nos pays, nous pouvons dire à la suite du psalmiste : « Je chanterai sans fin les miséricordes du Seigneur » (Ps 89 [88], 2). »

    Benoît XVI, extrait du Discours à Cotonou, 18 novembre 2011, in "C'est la miséricorde que je veux ! Les plus belles citations des Papes", Pierre Téqui éditeur, 2014.

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  • C´est la miséricorde que je veux ! Les plus belles citations des papes

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    Nous l'avons tous encore en mémoire : c'est Jean-Paul II que le Seigneur a choisi pour (re)mettre en pleine lumière la miséricorde de Dieu. Ce pape polonais choisit la miséricorde divine comme thème de sa seconde encyclique (Dives in misericordia, "Dieu riche en miséricorde", en 1980), il canonisa sainte Faustine, réceptrice entre la Première et la Seconde Guerre mondiale des messages de Jésus miséricordieux, qu'elle avait consignés dans son "Petit Journal", en même temps qu'il institua la fête de la Miséricorde divine demandée par le Christ à la religieuse polonaise, au dimanche de l'octave Pâques, et enfin consacra solennellement le nouveau sanctuaire de la Divine Miséricorde à Cracovie en 2002.

    Comme le rappelle si justement Frère Gilles Marie qui a rédigé l'Avant-Propos de ce recueil, Saint Benoît nous a laissé cette ultime recommandation à la fin de sa Règle : ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu ! Et après lui et une très longue liste de témoins, les papes depuis le dernier Concile ont tous mis l'accent sur cet "attribut" du Cœur de Notre Seigneur, si riche en miséricorde.

    C'est donc avec un choix judicieux de citations de Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI et notre pape François, que nous sommes invités à nous plonger, à nous immerger dans cet océan de miséricorde, pour en imprégner notre cœur et notre esprit, et ne jamais oublier que si nous la Lui demandons, le Seigneur ne nous la refusera jamais.

    Pierre Téqui éditeur - 96 pages - 10,5 x 15cm - 7 €

  • Méditation : "L'ignorance des Écritures est l'ignorance du Christ"

    « À propos des textes bibliques médités, ne prenez point prétexte de ce qu'ils vous sont connus, pour faire une moue dédaigneuse ; mais confiez-le à votre cœur avec cette avidité que nous devons toujours avoir, soit à prêter l'oreille aux désirables Paroles du salut, soit à les proférer nous-mêmes. Si fréquemment que les vérités saintes nous soient exposées, jamais une âme qui a soif de la vraie connaissance n'en éprouvera de satiété ni d'aversion. Elles lui seront nouvelles chaque jour, chaque jour également désirées. Plus souvent elle s'en sera nourrie, plus elle se montrera avide de les entendre ou d'en parler.
    Leur répétition confirmera la connaissance qu'elle en a, loin que les conférences multipliées lui donnent un soupçon de dégoût. C'est l'indice évident d'une âme tiède et superbe, de recevoir avec ennui et indifférence la Parole du salut, quand même il y aurait de l'excès dans l'assiduité qu'on met à la lui faire entendre : « Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel ; mais à celui qui est dans le besoin, cela même qui est amer parait doux » (Pr 27,7).
    Recueillie avec empressement, soigneusement déposée dans les retraites de l'âme, munie du cachet du silence, il en sera de la doctrine comme de vins au parfum suave, qui réjouissent le cœur de l'homme. Ainsi que la vieillesse fait le vin, la sagesse, qui tient lieu à l'homme de cheveux blancs, et la longanimité de la patience la mûriront. »

    St Jean Cassien (360-435), Conférence n°14, 13, Trad. SC 54 rev.

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    « Chers jeunes, je vous exhorte à devenir des familiers de la Bible, à la garder à portée de la main, pour qu'elle soit pour vous comme une boussole qui indique la route à suivre. En la lisant, vous apprendrez à connaître le Christ. Saint Jérôme observe à ce propos : "L'ignorance des Écritures est l'ignorance du Christ" (PL 24, 17 ; cf. Dei Verbum, n. 25). Un moyen assuré pour approfondir et goûter la parole de Dieu est la lectio divina, qui constitue un véritable itinéraire spirituel par étapes. De la lectio, qui consiste à lire et relire un passage de l'Écriture Sainte en en recueillant les principaux éléments, on passe à la meditatio, qui est comme un temps d'arrêt intérieur, où l'âme se tourne vers Dieu en cherchant à comprendre ce que sa parole dit aujourd'hui pour la vie concrète. Vient ensuite l'oratio, qui nous permet de nous entretenir avec Dieu dans un dialogue direct, et qui nous conduit enfin à la contemplatio ; celle-ci nous aide à maintenir notre cœur attentif à la présence du Christ, dont la parole est une « lampe brillant dans l’obscurité, jusqu'à ce que paraisse le jour et que l'étoile du matin se lève dans nos cœurs » (2 P 1, 19). La lecture, l'étude et la méditation de la Parole doivent ensuite déboucher sur l'adhésion d’une vie conforme au Christ et à ses enseignements. »

    Benoît XVI, extrait du Message au jeunes du monde à l'occasion de la XXIème Journée Mondiale de la Jeunesse, 22 Février 2006.
    (Texte intégral)

  • Méditation : le Christ transpercé sur la Croix...

    « Chers frères et sœurs, regardons le Christ transpercé sur la Croix ! Il est la révélation la plus bouleversante de l'amour de Dieu, un amour dans lequel eros et agapè, loin de s'opposer, s'illuminent mutuellement. Sur la Croix c'est Dieu lui-même qui mendie l'amour de sa créature : Il a soif de l'amour de chacun de nous. L'apôtre Thomas reconnut Jésus comme "Seigneur et Dieu" quand il mit la main sur la blessure de son flanc. Il n'est pas surprenant que, à travers les saints, beaucoup aient trouvé dans le Cœur de Jésus l'expression la plus émouvante de ce mystère de l'amour. On pourrait précisément dire que la révélation de l'eros de Dieu envers l'homme est, en réalité, l'expression suprême de son agapè. En vérité, seul l'amour dans lequel s'unissent le don désintéressé de soi et le désir passionné de réciprocité, donne une ivresse qui rend légers les sacrifices les plus lourds. Jésus a dit : "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes" (Jn 12, 32). La réponse que le Seigneur désire ardemment de notre part est avant tout d'accueillir son amour et de se laisser attirer par lui. Accepter son amour, cependant, ne suffit pas. Il s'agit de répondre à un tel amour pour ensuite s'engager à le communiquer aux autres : le Christ "m'attire à lui" pour s'unir à moi, pour que j'apprenne à aimer mes frères du même amour. »

    Benoît XVI, extrait du Message pour le Carême 2007.
    (Texte intégral)

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    La Bse Marie du Divin Cœur Droste zü Vischering et Ste Marguerite-Marie Alacoque
    en adoration devant le Sacré-Cœur de Jésus.

    (Source et crédit photo)

  • Méditation : le Carême

    « Dès les origines, donc, le Carême est vécu comme le temps de la préparation immédiate au Baptême, qu'il faut administrer solennellement au cours de la Veillée pascale. Tout le Carême était un chemin vers cette grande rencontre avec le Christ, cette immersion dans le Christ et ce renouveau de la vie. Nous sommes déjà baptisés, mais le Baptême n'est souvent pas très efficace dans notre vie quotidienne. C'est pourquoi, pour nous aussi, le Carême est un "catéchuménat" renouvelé, dans lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens. Le Carême est donc une occasion de "redevenir" chrétiens, à travers un processus constant de transformation intérieure, et de progrès dans la connaissance et dans l'amour du Christ. La conversion n'est jamais faite une fois pour toutes, mais c'est un processus, un chemin intérieur de toute notre vie. Cet itinéraire de conversion évangélique ne peut certes pas se limiter à une période particulière de l'année: c'est un chemin quotidien, qui doit embrasser tout le cours de l'existence, chaque jour de notre vie. Dans cette optique, pour chaque chrétien et pour toutes les communautés ecclésiales, le Carême est le temps spirituel favorable pour s'entraîner avec une plus grande ténacité à rechercher Dieu, en ouvrant son cœur au Christ...

    Cette conversion du cœur est tout d'abord un don gratuit de Dieu, qui nous a créés pour lui et qui nous a rachetés en Jésus Christ: notre véritable bonheur consiste à demeurer en Lui (cf. Jn 15, 3). C'est pour cette raison qu'il prévient lui-même, par sa grâce, notre désir et qu'il accompagne nos efforts de conversion. Que signifie, en réalité, se convertir ? Se convertir signifie chercher Dieu, aller avec Dieu, suivre docilement les enseignements de son Fils, de Jésus Christ... Se convertir signifie alors ne pas rechercher son propre succès personnel - qui est quelque chose qui passe - mais, en abandonnant toute certitude humaine, se placer avec simplicité et confiance à la suite du Seigneur pour que Jésus devienne pour chacun, comme aimait à le répéter la bienheureuse Teresa de Calcutta, "mon tout en tout". Celui qui se laisse conquérir par Lui ne craint pas de perdre sa propre vie, car sur la Croix Il nous a aimée et s'est donné lui-même pour nous. Et précisément en perdant notre vie par amour nous la retrouvons.

    [...]

    Chers frères et sœurs, que la période quadragésimale, que nous entreprenons aujourd'hui avec le rite austère et significatif de l'imposition des Cendres, soit pour tous une expérience renouvelée de l'amour miséricordieux du Christ, qui sur la Croix a versé son sang pour nous. Mettons-nous docilement à son école, pour apprendre à "redonner", à notre tour, son amour au prochain, en particulier à ceux qui souffrent et qui sont en difficulté. Telle est la mission de chaque disciple du Christ, mais pour l'accomplir il est nécessaire de rester à l'écoute de sa Parole et de se nourrir avec assiduité de son Corps et de son Sang. Que l'itinéraire quadragésimal, qui dans l’Église antique est l'itinéraire vers l'initiation chrétienne, vers le Baptême et l'Eucharistie, soit pour nous baptisés un temps "eucharistique" au cours duquel nous participons avec une plus grande ferveur au sacrifice de l'Eucharistie. Que la Vierge Marie qui, après avoir partagé la passion douloureuse de son divin Fils, a fait l'expérience de la joie de sa résurrection, nous accompagne au cours de ce Carême vers le mystère de la Pâque, révélation suprême de l'amour de Dieu.
    Bon Carême à tous ! »

    Benoît XVI, extrait de l'Audience générale du 21 février 2007.
    (Texte intégral)

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  • Déclaration du Père Lombardi à propos de « L’homme qui ne voulait pas être Pape » de Nicolas Diat

    Le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège et de Radio Vatican, a souhaité réagir à la publication, chez Albin Michel, du livre de Nicolas Diat, « L’homme qui ne voulait pas être Pape ». L’ouvrage contient en effet des accusations graves qui sont inexactes.

    Tout en saluant les efforts déployés par l’auteur pour offrir un éclairage approfondi du pontificat de Benoît XVI, le Père Lombardi critique la méthode et l’esprit qui animent ce livre et conteste la véridicité de certains passages.

    Déclaration du Père Federico Lombardi, à propos du livre de Nicolas Diat :

    La déclaration du P. Lombardi en MP3.

    « Un ouvrage volumineux en français (Nicolas Diat : « L’homme qui ne voulait pas être Pape », chez Albin Michel) a été publié il y a quelques jours. C’est le fruit d’un travail de longue haleine, le résultat de nombreux entretiens entre l’auteur et plusieurs personnalités ecclésiastiques. L’ouvrage offre un vaste panorama du pontificat du Pape Benoît XVI. Il évoque également le début du pontificat de son Successeur, mais, comme le titre l’indique, l’auteur a surtout voulu approfondir la pensée ainsi que la personnalité de Joseph Ratzinger, son esprit et ses intentions.

    Le livre retrace les événements et fournit de nombreuses informations utiles pour les replacer dans leur contexte. Les interventions et les discours du Pape sont largement rapportés. L’auteur les relit avec intelligence et analyse souvent en profondeur les intentions qui étaient à la base. Il s’appuie sur les nombreux témoignages personnels recueillis lors de ses conversations avec des témoins privilégiés et fiables.

    Bref, le livre offre sans nul doute une contribution significative à la connaissance et à la compréhension du pontificat du Pape Benoît, dont l’auteur est un admirateur sincère et un observateur attentif.

    Mais l’auteur ne s’arrête pas là. Inévitablement, il évoque à plusieurs reprises les faits et les personnes qui ont entouré le Pape. Le cadre général fait état des relations complexes, des difficultés, des tensions, des moments particulièrement difficiles, qui ont longtemps défrayé la chronique et suscité des débats. On ne peut certes pas parler de manière approfondie du pontificat du Pape Benoît XVI en faisant abstraction des vicissitudes qui ont atteint un niveau dramatique avec la soustraction de la part du majordome du Pape de documents réservés et leur publication.

    C’est à ce niveau-là que l’ouvrage mérite de sérieuses critiques, lorsque, à plusieurs occasions, il prend pour cible des personnes précises, en les nommant, en leur attribuant explicitement des responsabilités très graves, sans un fondement certain ou – tout au moins dans certains cas – sans aucun fondement (deux exemples particulièrement graves : dans le cas du cardinal Mauro Piacenza, on parle par exemple de ses rencontres avec Paolo Gabriele qui n’ont jamais eu lieu ; en renfort des accusations qui sont adressées à un autre cardinal, on cite pour preuve un document « sino-allemand » qu’à l’époque, en connaissance de cause, j’avais qualifié de « délirant » ; et on pourrait citer d’autres exemples). L’auteur laisse entendre qu’il se base sur les témoignages qu’il a recueillis et ajoute, à la fin de l’ouvrage, une longue liste de remerciements à l’égard de personnalités influentes, dont de nombreux cardinaux. Mais, alors que l’identité des auteurs des témoignages positifs est clairement indiquée, les déclarations négatives et les accusations les plus graves restent anonymes même lorsqu’elles sont placées entre guillemets. En outre, plusieurs personnalités qui sont remerciées à la fin du livre ont pris leur distance par rapport à cet ouvrage dans lequel elles ne se reconnaissent pas.

    Finalement, l’impression qui en ressort est que Benoît XVI était entouré de démons. L’auteur semble avoir identifié quelques adversaires auxquels il pense avoir le droit d’adresser non seulement des critiques compréhensibles pour leurs erreurs ou pour des faits certifiés, mais aussi les accusations les plus atroces de trahison, en allant au-delà de ce qui a été prouvé, de ce qui est plausible et licite.

    Dans ce sens, contrairement à son intention, ce livre ne fait pas la lumière sur les tensions et les ombres de Vatileaks et annexes, mais paradoxalement dans plusieurs de ses pages, il finit par en devenir une illustration et un prolongement.

    Et pourtant, nous espérions en être sortis, grâce à deux Papes et à leur sagesse.

    Par sa décision historique de renoncer au Pontificat, en nous élevant dans une autre dimension, le Pape Benoît a contribué aussi à surmonter définitivement le climat de bavardages, de médisances et de mesquinerie qui, malheureusement, avait accompagné et assombri la dernière partie de son pontificat. Le Pape Benoît, nous le savons, avait affronté avec patience et sagesse, l’aspect douloureux et obscur des événements de la dernière partie de son pontificat. Il avait souhaité pour son majordome un procès pénal et une peine équitable avant de le gracier pour mettre un point final, conclusif et évangéliquement apaisant à ce triste chapitre.
    En chargeant une Commission de trois cardinaux de mener une enquête, il avait aussi voulu porter un regard objectif et impartial sur les événements, par le biais de contacts plus larges et complexes qui n’auraient pu trouver place dans le cadre d’un procès pénal. Cette enquête, elle aussi, s’est achevée avant la fin de son pontificat et, comme on le sait, ses conclusions ont été remises personnellement et exclusivement à son Successeur. Un acte d’une grande et admirable sagesse.

    L’auteur du livre, qui est à coup sûr un grand admirateur du Pape Benoît, ne semble pas en revanche en être un bon disciple.

    Par ailleurs, et cela devrait être absolument clair pour tous, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du monde ecclésiastique, le Pape François a acheminé son pontificat sur des voies nouvelles, en toute liberté par rapport au passé, en projetant l’Église vers la mission et en envisageant les « réformes » en fonction de ce caractère missionnaire, en s’efforçant de la libérer des pesanteurs et des mesquineries qui l’entravent dans des dynamiques autoréférentielles et mondaines.

    Par conséquent, si l’on a su saisir l’esprit de Benoît et celui de François, on peut dire que l’exercice visant à ranimer le trouble, en soutenant des interprétations, des hypothèses ou pire en attribuant des responsabilités et en lançant des accusations qui sont loin d’être fondées, cet exercice va résolument à l’encontre de ce que les deux Papes ont voulu et veulent. Bien entendu, chacun est libre d’assumer la responsabilité de ses propos et d’écrire ce qu’il juge opportun. Mais permettez-moi de dire que quand le Pape François fustige les bavardages, qui peuvent aller jusqu’à la calomnie – il le fait souvent, comme on le sait, et il l’a fait à plusieurs reprises avec une fermeté particulière le dimanche 16 février – il pense aussi à ce type d’ouvrages et de discours.
    Dommage ! Ce que l’auteur dit de Benoît XVI est beau. Pourquoi le gâcher de cette façon ? »

    Source : Radio Vatican.

  • Benoît XVI : « Que veut dire être saint ? »

    « Que veut dire être saint ? Qui est appelé à être saint ? On est souvent porté encore à penser que la sainteté est une destination réservée à de rares élus. Saint Paul, en revanche, parle du grand dessein de Dieu et affirme : « C'est ainsi qu'Il (Dieu) nous a élus en lui (le Christ), dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l'amour » (Ep 1, 4). Et il parle de nous tous. Au centre du dessein divin, il y a le Christ, dans lequel Dieu montre son Visage : le Mystère caché dans les siècles s'est révélé en plénitude dans le Verbe qui s'est fait chair. Et Paul dit ensuite : « Car Dieu s'est plu à faire habiter en lui toute la plénitude » (Col 1, 19). En Christ, le Dieu vivant s'est fait proche, visible, touchable, il s’est fait entendre afin que chacun puisse puiser de sa plénitude de grâce et de vérité (cf. Jn 1, 14-16). C'est pourquoi toute l'existence chrétienne connaît une unique loi suprême, celle que saint Paul exprime dans une formule qui revient dans tous ses écrits : en Jésus Christ. La sainteté, la plénitude de la vie chrétienne ne consiste pas à accomplir des entreprises extraordinaires, mais à s'unir au Christ, à vivre ses mystères, à faire nôtres ses attitudes, ses pensées, ses comportements. La mesure de la sainteté est donnée par la stature que le Christ atteint en nous, par la mesure dans laquelle, avec la force de l'Esprit Saint, nous modelons toute notre vie sur la sienne. C'est être conformes à Jésus, comme affirme saint Paul : « Car ceux que d'avance il a discernés, il les a aussi prédestinés à reproduire l'image de son Fils » (Rm 8, 29). Et saint Augustin s'exclame : « Ma vie sera vivante toute pleine de Toi » (Confessions, 10, 28). Le Concile Vatican II, dans la Constitution sur l’Église, parle avec clarté de l'appel universel à la sainteté, en affirmant que personne n'en est exclu : « A travers les formes diverses de vie et les charges différentes, il n’y a qu’une seule sainteté cultivée par tous ceux que conduit l’Esprit de Dieu et qui... marchent à la suite du Christ pauvre, humble et chargé de sa croix, pour mériter de devenir participants de sa gloire » (Lumen gentium, n. 41).

    Mais la question demeure : comment pouvons-nous parcourir la voie de la sainteté, répondre à cet appel ? Puis-je le faire avec mes propres forces ? La réponse est claire : une vie sainte n’est pas principalement le fruit de notre effort, de nos actions, car c’est Dieu, le trois fois Saint (cf. Is 6, 3), qui nous rend saints, c’est l’action de l’Esprit Saint qui nous anime de l’intérieur, c’est la vie même du Christ ressuscité qui nous est communiquée et qui nous transforme. Pour le dire encore une fois avec le Concile Vatican II : « Appelés par Dieu, non au titre de leurs œuvres mais au titre de son dessein gracieux, justifiés en Jésus notre Seigneur, les disciples du Christ sont véritablement devenus par le baptême de la foi, fils de Dieu, participants de la nature divine et, par là même, réellement saints. Cette sanctification qu’ils ont reçue, il leur faut donc, avec la grâce de Dieu, la conserver et l’achever par leur vie » (ibid., n. 40). La sainteté a donc sa racine ultime dans la grâce baptismale, dans le fait d’être greffés dans le Mystère pascal du Christ, avec lequel nous est communiqué son Esprit, sa vie de Ressuscité. Saint Paul souligne de manière très puissante la transformation que la grâce baptismale accomplit dans l’homme et il arrive à créer une terminologie nouvelle, forgée avec le préfixe "co" : co-morts, co-ensevelis, co-ressuscités, co-vivifiés avec le Christ: notre destin est indissolublement lié au sien. « Si par le baptême — écrit-il — dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts » (Rm 6, 4). Mais Dieu respecte toujours notre liberté et demande que nous acceptions ce don et vivions les exigences qu’il comporte, il demande que nous nous laissions transformer par l’action de l’Esprit Saint, en conformant notre volonté à la volonté de Dieu.

    Comment notre façon de penser et nos actions peuvent-elles devenir la manière de penser et d’agir du Christ et avec le Christ ? Quelle est l’âme de la sainteté ? Le Concile Vatican II précise à nouveau : « Dieu est charité et celui qui demeure dans la charité demeure en Dieu et Dieu en lui (cf. 1 Jn 4, 16). Sa charité, Dieu l’a répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (cf. Rm 5, 5). La charité qui nous fait aimer Dieu par-dessus tout et le prochain à cause de lui est par conséquent le don premier et le plus nécessaire. Mais pour que la charité, comme un bon grain, croisse dans l’âme et fructifie, chaque fidèle doit s’ouvrir à la Parole de Dieu et, avec l’aide de sa grâce, mettre en œuvre sa volonté, participer fréquemment aux sacrements, surtout à l’Eucharistie, et aux actions sacrées, s’appliquer avec persévérance à la prière, à l’abnégation de soi-même, au service actif de ses frères et à l’exercice de toutes les vertus. La charité en effet, étant le lien de la perfection et la plénitude de la loi (cf. Col 3, 14 ; Rm 13, 10), oriente tous les moyens de sanctification, leur donne leur âme et les conduit à leur fin » (Lumen gentium, n. 42). Peut-être ce langage du Concile Vatican II est-il encore un peu trop solennel pour nous, peut-être devons-nous dire les choses de manière encore plus simple. Qu’est-ce qui est essentiel ? Il est essentiel de ne jamais laisser passer un dimanche sans une rencontre avec le Christ Ressuscité dans l’Eucharistie; cela n’est pas un poids en plus, mais une lumière pour toute la semaine. Il ne faut pas commencer ni finir une journée sans avoir au moins un bref contact avec Dieu. Et, sur la route de notre vie, suivre les "panneaux routiers" que Dieu nous a communiqués dans le Décalogue lu avec le Christ, qui est tout simplement l’explicitation de ce qu’est la charité dans des situations déterminées. Il me semble que cela est la véritable simplicité et la grandeur de la vie de sainteté : la rencontre avec le Ressuscité le dimanche ; le contact avec Dieu au début et à la fin de la journée ; suivre, dans les décisions, les "panneaux routiers" que Dieu nous a communiqués, qui sont seulement des formes de charité. « C’est donc la charité envers Dieu et envers le prochain qui marque le véritable disciple du Christ » (Lumen gentium, n. 42). Telle est la véritable simplicité, grandeur et profondeur de la vie chrétienne, du fait d’être saints.

    Voilà pourquoi saint Augustin, en commentant le quatrième chapitre de la Première Lettre de saint Jean, peut affirmer une chose courageuse : « Dilige et fac quod vis », « Aime et fais ce que tu veux ». Et il poursuit : « Si tu te tais, tais-toi par amour ; si tu parles, parle par amour ; si tu corriges, corrige par amour ; si tu pardonnes, pardonne par amour ; qu’en toi se trouve la racine de l’amour, car de cette racine ne peut rien procéder d’autre que le bien » (7, 8 : PL 35). Celui qui est guidé par l’amour, qui vit la charité pleinement est guidé par Dieu, car Dieu est amour. C’est ce qui donne sa valeur à cette grande parole : « Dilige et fac quod vis », « Aime et fais ce que tu veux ».

    Sans doute pourrions-nous nous demander : pouvons-nous, avec nos limites, avec notre faiblesse, tendre à des sommets si élevés ? Au cours de l’Année liturgique, l’Église nous invite à faire mémoire d’une foule de saints, c’est-à-dire de ceux qui ont vécu pleinement la charité, qui ont su aimer et suivre le Christ dans leur vie quotidienne. Ils nous disent qu’il est possible pour tous de parcourir cette voie. A toute époque de l’histoire de l’Église, à toute latitude de la géographie du monde, les saints appartiennent à tous les âges et à tous les états de vie, ils ont le visage concret de chaque peuple, langue et nation. Et ils sont de types très divers. En réalité, je dois dire qu’en ce qui concerne ma foi personnelle également, de nombreux saints, pas tous, sont de véritables étoiles dans le firmament de l’histoire. Et je voudrais ajouter que pour moi, ce sont non seulement certains grands saints que j’aime et que je connais bien qui "indiquent la voie", mais précisément les saints simples également, c’est-à-dire les personnes bonnes que je vois dans ma vie, qui ne seront jamais canonisées. Ce sont des personnes normales, pour ainsi dire, sans héroïsme visible, mais dans leur bonté quotidienne, je vois la vérité de la foi. Cette bonté, qu’elles ont mûrie dans la foi de l’Église, est pour moi la plus sûre apologie du christianisme et le signe qui indique où se trouve la vérité.

    Dans la communion des saints, canonisés et non canonisés, que l’Église vit grâce au Christ dans tous ses membres, nous jouissons de leur présence et de leur compagnie et nous cultivons la ferme espérance de pouvoir imiter leur chemin et partager un jour la même vie bienheureuse, la vie éternelle.

    Chers amis, comme la vocation chrétienne est grande et belle, et également simple, vue sous cette lumière ! Nous sommes tous appelés à la sainteté : elle est la mesure même de la vie chrétienne. Encore une fois, saint Paul l’exprime avec une grande intensité, lorsqu’il écrit : « Chacun de nous a reçu sa part de la faveur divine selon que le Christ a mesuré ses dons... C'est lui encore qui “a donné” aux uns d'être apôtres, à d'autres d'être prophètes, ou encore évangélistes, ou bien pasteurs et docteurs, organisant ainsi les saints pour l'œuvre du ministère, en vue de la construction du Corps du Christ, au terme de laquelle nous devons parvenir, tous ensemble, à ne faire plus qu'un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, et à constituer cet Homme parfait, dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ » (Ep 4, 7. 11-13). Je voudrais inviter chacun à s’ouvrir à l’action de l’Esprit Saint, qui transforme notre vie, pour être nous aussi comme des pièces de la grande mosaïque de sainteté que Dieu crée dans l’histoire, afin que le visage du Christ resplendisse dans tout son éclat. N’ayons pas peur de tendre vers le haut, vers les sommets de Dieu; n’ayons pas peur que Dieu nous demande trop, mais laissons-nous guider dans chacune de nos actions quotidiennes par sa Parole, même si nous nous sentons pauvres, inadéquats, pêcheurs : c’est Lui qui nous transformera selon son amour. Merci. »

    Benoît XVI, Audience générale du 13 avril 2011.
    (Source et texte intégral - © Copyright 2011 - Libreria Editrice Vaticana)

  • Méditation : pour se préparer à la fête de l'Assomption...

    « ... Qu’apporte à notre chemin, à notre vie, l’Assomption de Marie ? La première réponse est la suivante : dans l’Assomption, nous voyons qu’en Dieu, il y a de la place pour l’homme, Dieu lui-même est la maison aux nombreuses demeures dont parle Jésus (cf. Jn 14, 2) ; Dieu est la maison de l’homme, en Dieu il y a l’espace de Dieu. Et Marie, en s’unissant, en étant unie à Dieu, ne s’éloigne pas de nous, elle ne se rend pas sur une galaxie inconnue ; au contraire celui qui va à Dieu se rapproche, parce que Dieu est proche de nous tous, et Marie, unie à Dieu, participe de la présence de Dieu, elle est très proche de nous, de chacun de nous. Saint Grégoire le Grand a eu, au sujet de saint Benoît, une belle expression que nous pouvons appliquer encore aussi à Marie : saint Grégoire le Grand dit que le cœur de saint Benoît est devenu si grand que toute la création peut entrer dans ce cœur. Cela est encore plus vrai pour Marie : Marie, entièrement unie à Dieu, a un Cœur si grand que toute la création peut entrer dans ce Cœur, et les ex-voto partout sur la terre le démontrent. Marie est proche, elle peut écouter, elle peut aider, elle est proche de chacun de nous. En Dieu, il y a de la place pour l’homme, et Dieu est proche et Marie, unie à Dieu, est très proche, elle a un Cœur aussi large que celui de Dieu.

    Mais il y a encore un autre aspect : non seulement il y a en Dieu, de la place pour l’homme, mais dans l’homme, il y a de la place pour Dieu. Nous voyons cela aussi en Marie, l’Arche Sainte qui porte la présence de Dieu. En nous, il y a de la place pour Dieu, et cette présence de Dieu en nous, si importante pour illuminer le monde dans sa tristesse et dans ses problèmes, se réalise dans la foi : dans la foi, nous ouvrons les portes de notre être pour que Dieu puisse entrer en nous, pour que Dieu puisse être la force qui donne vie et ouvre un chemin à notre être. En nous, il y a de l’espace, ouvrons-nous, comme Marie s’est ouverte, en disant : « Que ta volonté soit faite, je suis la servante du Seigneur ». En nous ouvrant à Dieu, nous ne perdons rien. Au contraire, notre vie s’enrichit et grandit.

    Ainsi, foi et espérance se rejoignent. On parle beaucoup aujourd’hui d’un monde meilleur qui devrait venir : ce serait cela notre espérance. Si et quand ce monde meilleur doit venir, nous ne le savons pas, je ne le sais pas. Mais il est sûr qu’un monde qui s’éloigne de Dieu ne devient pas meilleur, mais pire. Seule la présence de Dieu peut garantir également un monde bon. Mais ne parlons pas de cela. Il y a une chose, une espérance qui est certaine : Dieu nous attend, nous n’avançons pas dans le vide, nous sommes attendus. Dieu nous attend et, en allant dans l’autre monde, nous trouvons la bonté de la Mère, nous retrouvons nos proches, nous trouvons l’Amour éternel. Dieu nous attend : voilà la grande joie et la grande espérance qui naît précisément de cette fête. Marie nous rend visite, elle est la joie de notre vie et la joie est espérance.

    Que dire de plus ? Un cœur grand, la présence de Dieu dans le monde, une place pour Dieu en nous et une place en Dieu pour nous, l’espérance, être attendus : voilà la symphonie de cette fête, l’indication que nous donne la méditation de cette solennité. Marie est l’aurore et la splendeur de l’Eglise triomphante ; elle est consolation et espérance pour le peuple encore en chemin... Confions-nous à son intercession maternelle, afin qu’elle nous obtienne du Seigneur la grâce de renforcer notre foi dans la vie éternelle ; qu’elle nous aide à bien vivre dans l’espérance le temps que Dieu nous donne. Une espérance chrétienne, qui n’est pas seulement une nostalgie du Ciel, mais un désir de Dieu vivant et actif, ici, dans le monde, un désir de Dieu qui fait de nous des pèlerins infatigables et qui alimente en nous le courage et la force de la foi, qui sont dans le même temps le courage et la force de l’amour. Amen. »

    Benoît XVI, Homélie pour l'Assomption 2012, conclusion.
    (Texte intégral)

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    Icône de la Dormition, Sainte Sophie de Novgorod

  • Le botafumeiro dans la cathédrale de Saint Jacques de Compostelle

    Visite du pape Benoît XVI en Espagne - 06/11/2010 (Source : KTO)

  • Encyclique Lumen Fidei - 2. Résumé

    Voici un résumé de la première encyclique du Pape François intitulée 'Lumen Fidei' (la lumière de la foi), publiée ce matin :

    Ce texte, qui s'articule en une introduction, quatre chapitres et une conclusion, est en réalité l'encyclique presque achevée de Benoît XVI sur la foi, à laquelle le Pape François a apporté sa propre contribution.

    L'introduction expose les buts et, tout particulièrement, la nécessité de redécouvrir le caractère lumineux de la foi, qui éclaire l'existence, aide l'homme à distinguer le bien du mal alors que la foi est souvent perçue comme une illusion, un saut dans l'inconnu qui entrave la liberté de la personne. En cette Année de la foi et en ce cinquantième anniversaire de Vatican II, "un concile sur la foi", il convenait de raviver une large perception de la foi, confessée dans son unité et son intégrité. Il ne s'agit pas d'un préjugé acquis mais d'un don de Dieu qu'il faut nourrir et renforcer. Qui croit, voit ! Car la lumière de la foi, qui vient de Dieu, éclaire toute l'existence humaine. Elle vient du souvenir de la vie de Jésus et ouvre un vaste horizon.

    Le premier chapitre ("Nous avons cru en l'amour"), en évoquant Abraham, explique comment l'écoute de la Parole est appelée à sortir de notre ego pour s'ouvrir à la vie nouvelle promise, rendant ainsi possible dans l'espérance la poursuite de notre cheminement. Mais la foi est liée à la paternité, parce que le Dieu qui nous appelle n'est pas un étranger mais un père, source de bonté, origine de toute chose et soutien de chacun. Dans l'histoire d'Israël, la foi est opposée à l'idolâtrie, qui détourne l'homme, le retient prisonnier de ses pulsions et le prive de l'attente de la promesse. La foi est quant à elle la confiance en l'amour miséricordieux de Dieu, qui accueille et pardonne toujours, qui redresse les faux pas de nos vies. Elle est la disponibilité à se laisser transformer au simple appel de Dieu, un don gratuit qu'il nous fait et qui demande le courage et l'humilité de se confier pour découvrir le chemin lumineux de rencontre entre Dieu et les hommes qu'est l'histoire du salut. Le paradoxe de la foi est l'adresse perpétuelle à Dieu qui stabilise l'homme et l'éloigne des idoles. Puis le texte s'attarde sur la figure de Jésus médiateur, qui nous ouvre à une vérité plus grande, à la manifestation de l'amour de Dieu comme fondement de la foi. La foi se renforce de la méditation sur la mort de Jésus, qui révèle son inébranlable amour de l'homme. Ressuscité, il devient un témoin digne de foi par lequel Dieu œuvre dans l'histoire et en détermine le destin final. L'aspect décisif de la foi en Jésus est de participer à sa manière de voir. La foi regarde Jésus mais aussi son point de vue. De même dans la vie où nous faisons confiance à qui en sait plus que nous, pour la foi c'est Jésus qui nous explique Dieu. Nous croyons Jésus lorsque nous acceptons sa parole, nous croyons en lui lorsque nous l'intégrons à notre vie et nous confions à lui. Son incarnation fait que la foi ne nous détache pas de la réalité, qu'elle nous en fait percevoir toute la signification. L'homme se sauve grâce à la foi, car il s'ouvre à un amour qui le précède et le transforme intérieurement. Par cette action de l'Esprit le chrétien porte son regard sur Jésus, ses sentiments et sa disposition filiale. Sans cette présence on ne saurait confesser le Seigneur. La foi devient existence ecclésiale car elle se confesse en communion, entre croyants au sein de l'Eglise. Sans perdre leur identité, les chrétiens sont un au service d'autrui et chacun y gagne son être propre. La foi n'est pas un fait privé, un concept individuel ou une opinion, mais une écoute commune qui devient annonce.

    Le second chapitre ("Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas") expose le lien étroit existant entre foi et vérité. Sans la vérité, la foi ne sauve pas! Elle demeure une fable projetant notre désir de bonheur. Nous vivons une crise de la vérité qui rend nécessaire le rappel de ce lien, d'autant que la culture dominante ne tend qu'à croire en la réalité technologique, en ce que l'homme parvient à construire et mesurer par la science. Ce qui fonctionne serait vérité, valable pour un tel et non au service du bien général. La vérité qui explique toute vie est vue avec suspicion. La grande vérité n'est pas celle qui fut à la base des totalitarismes du siècle dernier, le grand oubli du monde contemporain qui, à l'avantage du relativisme et du fanatisme écarte la question que posent la vérité, la vie et Dieu. Ensuite le texte souligne le lien entre foi et amour, non l'amour vagabond mais celui de Dieu qui transforme et permet de voir le réel sous un autre jour. Si la foi leur est liée, la vérité et l'amour ne sauraient être séparés. L'amour véritable surmonte le temps et devient connaissance. L'amour fidèle de Dieu qui révèle la foi constitue une vérité dont le cœur est la rencontre du Christ incarné, venu à nous pour offrir sa grâce et nous convertir. Puis il est question du dialogue entre foi et raison, particulièrement important lorsque la vérité du monde est souvent réduite à un réel subjectif. Faisant peur, la simple vérité est perçue comme une imposition intransigeante, alors qu'elle est l'amour de Dieu qui lui ne s'impose pas par la violence et n'écrase personne comme le fait le totalitarisme. La foi n'est pas intransigeante et le croyant ne peut être arrogant mais porteur humble d'une conviction qui respecte l'autre. Ainsi la foi porte-t-elle au dialogue en tout, dans la science où elle réveille le sens critique et attise la raison face à la splendeur de la création, mais aussi dans la culture, dans le dialogue inter-religieux et avec les incroyants ou qui s'efforcent d'agir comme si Dieu existait... Eux aussi sont en recherche de cette lumière et pratiquent le bien. Connaître Dieu sans la foi est impossible. La théologie enseigne que Dieu n'est pas un objet mais un sujet qui se fait connaître. La théologie, qui participe à cette connaissance, doit être mise au service de la foi des chrétiens. Quant au magistère ecclésial, il ne doit pas dicter de limite à la liberté théologique mais en être un élément constitutif assurant le lien avec la Parole.

    Le troisième chapitre ("Je vous transmets ce que j'ai reçu") traite de l'importance de l'évangélisation. Qui s'est ouvert à l'amour de Dieu ne peut le garder pour lui. La lumière de Jésus brille pour les chrétiens qui doivent la transmettre comme un flambeau qui en allume d'autres de génération en génération, tout au long d'une chaîne de témoins de la foi. Ceci implique un lien étroit entre foi et mémoire car la foi n'est pas une option personnelle. Dieu nous unit tous dans le temps en nous rendant contemporains de Jésus. On ne peut croire seul d'autant que la foi s'ouvre à chacun au sein de la communauté qu'est l'Eglise. Qui croit n'est par conséquent jamais seul. Notre ego s'élargit pour générer de nouveaux liens de vie. Le moyen particulier de transmission de la foi restent les sacrements, qui communiquent une mémoire incarnée. Le baptême, des enfants comme des adultes, et le catéchuménat ne peuvent être accomplis seuls. La foi n'est pas un acte individuel et isolé mais une démarche accomplie dans la communion ecclésiale. Personne ne saurait se baptiser, ni confesser la foi par soi même. L'enfant a besoin du soutien de la famille qui lui transmet la foi et des parrains dont le geste montre la synergie existant entre l'Eglise et la cellule familiale. Et puis l'Eucharistie est la nourriture indispensable de la foi, un acte de mémoire actualisant le mystère conduisant du monde visible au monde invisible. Le Credo implique le croyant dans la vérité qu'il confesse, tandis que le Pater permet au chrétien de commencer à voir avec les yeux du Christ, et que le Décalogue permet en réalité d'entrer pratiquement en dialogue avec Dieu. Loin d'être une série de préceptes négatifs il permet d'embrasser la divine miséricorde et d'engager un chemin de gratitude vers la pleine communion avec Dieu. La foi est une car Dieu est un, Elle s'adresse à un Seigneur unique et offre une unité de vision que l'Eglise partage comme seul corps et seul esprit. Mais la foi doit aussi être confessée dans sa pureté et dans son intégrité. Il en va de l'unité de l'Eglise car enlever quoi que ce soit à la foi serait le retrancher de la vérité de communion. Et puis l'unité de la foi étant celle d'un organisme vivant, elle démontre sa catholicité, une universalité éclairante capable d'exprimer au mieux le cosmos et l'histoire. En outre cette unité est garantie par la succession apostolique.

    Le quatrième chapitre ("Dieu prépare pour eux une cité") explique le lien qu'il y a entre foi et bien général, qui tend à la constitution d'un meilleur espace de vie de l'homme et des autres espèces. La foi renforce la solidarité entre les êtres humains et les met au service de la justice, du droit et de la paix. Elle n'éloigne pas du monde et des nécessités de l'homme, d'autant que sans l'amour fidèle de Dieu l'unité de l'humanité ne se fonderait que sur l'utilité, l'intérêt ou la peur. A l'inverse la foi, qui tend à l'harmonie des rapports humains et à leur finalité en Dieu, nous met tous au service du bien général. Elle est un bien de tous pour tous, qui ne sert pas seulement à préparer l'Au-delà mais à édifier la société terrestre en marche vers l'espérance. Au premier plan des structures qu'éclaire la foi il y a la famille fondée sur le mariage, union stable d'un homme et d'une femme, née de la valeur de la différence sexuelle et vivant de l'amour qui vient de Dieu. En reconnaissant un amour éternel, la famille reconnaît celui du Créateur qui porte à enfanter. A propos ensuite des jeunes, le document parle des JMJ qui leur permettent d'exprimer la joie de la foi et l'engagement à la vivre généreusement. Les jeunes veulent une vie de qualité et leur rencontre du Christ leur offre une espérance qui ne les décevra pas. La foi n'est pas le refuge de personnes timorées mais une dilatation de la vie. Ainsi dans les rapports sociaux la foi permet-elle aux enfants de Dieu de donner une signification nouvelle à une fraternité universelle qui n'est pas une simple égalité mais l'expérience de la paternité de Dieu et la perception de la dignité de toute personne. La foi enfin aide à trouver des moyens de respecter la nature, de trouver des modèles de développement respectueux, échappant à l'utilitarisme et au profit. Œuvre de Dieu, la nature doit être perçue comme un don à utiliser pour le bien de tous. Il faut donc trouver une bonne gestion au service de l'humanité entière et capable de dépasser tout esprit conflictuel. Lorsque la foi fait défaut les fondements mêmes de la vie communautaires sont à risque. Si la foi en Dieu est écartée de la société nous perdrons notre confiance en nous, et si l'on est pas unis dans la confiance on le sera dans la peur. D'où l'impérative nécessité de confesser publiquement Dieu pour éclairer la vie de la famille humaine. Quant à la question de la souffrance et de la mort, le chrétien sait qu'elles ne peuvent être éliminées. Mais il sait aussi qu'elles ont un sens lorsqu'on s'en remet à la volonté de Dieu, en en faisant des étapes de croissance dans la foi. Dieu ne fournit pas une explication complète à qui souffre, mais sa présence et son accompagnement qui ouvre un passage des ténèbres vers la lumière. En cela la foi rejoint l'espérance. Et de revenir sur la recommandation du Pape à ne jamais se laisser voler l'espérance en permettant des solutions immédiates sans issue.

    La conclusion de l'encyclique ("Bienheureuse celle qui a cru") est une invitation à suivre Marie, l'icône parfaite de la foi. Mère de Jésus elle a conçu la foi et la joie. Prions-la afin de ne jamais oublier que le croyant n'est jamais seul, et pour qu'elle nous enseigne à voir avec les yeux de Jésus.

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 5.7.13)

    Texte intégral (Site internet du Vatican)
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  • Encyclique Lumen Fidei - 1. Présentation

    La première encyclique du Pape François intitulée 'Lumen Fidei' a été présentée ce matin par Mgr Gerhard Ludwig Müller, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Cardinal Marc Ouellet, PSS, Préfet de la Congrégation pour les évêques, et Mgr Rino Fisichella, Président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.

    Mgr Müller, a suivi dans sa présentation les quatre parties de l'encyclique, qui sont comme les quatre tableaux d’un unique retable. "Dans la première partie, de la foi d’Abraham, l’homme qui, dans la voix de Dieu, reconnaît un appel profond, inscrit depuis toujours au cœur de son être, on passe à la foi du peuple d’Israël...qui est un passage constant de la tentation à l’incrédulité et de l’adoration des idoles, œuvre des mains de l’homme, à la confession des bienfaits de Dieu et à l’accomplissement progressif de ses promesses. Et ce jusqu’à l’histoire de Jésus, compendium du salut, dans lequel toutes les lignes de l’histoire d’Israël se rassemblent et se concentrent. Avec Jésus, nous pouvons dire définitivement que nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru, parce qu’il est la pleine manifestation de la fiabilité de Dieu".

    Dans sa seconde partie, "l’encyclique pose avec force la question de la vérité comme se situant au cœur de la foi. La foi concerne donc également la connaissance de la réalité, elle est un événement cognitif. La foi, sans la vérité, ne sauve pas, elle reste un beau conte, ou bien elle se réduit à un beau sentiment... La foi, en nous ouvrant à l’amour qui vient de Dieu, transforme notre manière de voir les choses, dans la mesure où l’amour même porte une lumière... L’amour est authentique quand il nous relie à la vérité et la vérité elle-même nous attire à elle avec la force de l’amour. Cette découverte de l’amour comme source de connaissance, qui appartient à l’expérience originelle de tout homme, nous est témoignée précisément dans la conception biblique de la foi, et est un des points d’insistance les plus beaux et les plus importants de cette encyclique... La foi nous aide donc à pénétrer en profondeur aux fondements du réel. En ce sens, on peut comprendre à quel niveau la lumière de la raison est en mesure d’éclairer les questions de notre temps sur la vérité, c’est à dire les grandes questions qui montent du cœur humain en face de la réalité entière, aussi bien devant ses beautés que devant ses drames... N'entendant pas résumer la troisième et la quatrième partie de l’encyclique, je voudrais seulement attirer l'attention sur certains points qui, à mon avis, sont particulièrement importants. Avant tout en ce qui concerne le lieu génétique de la foi, laquelle, si elle est un événement touchant intimement la personne, n’enferme pas le 'je' dans un face à face isolé et isolant avec Dieu. En effet, elle naît d’une rencontre qui se produit dans l’histoire et se transmet… par contact, de personne à personne, comme une flamme s’allume à une autre flamme... Il me tient également à cœur de rappeler une citation tirée des Sermons de saint Léon le Grand : 'Si la foi n’est pas une, elle n’est pas la foi'. Nous vivons en effet dans un monde qui, nonobstant toutes ses connexions et globalisations, est fragmenté et sectionné en beaucoup de mondes qui, bien qu’étant en communication, sont souvent et volontiers autonomes, en conflit l’un par rapport à l’autre. L’unité de la foi est pour cette raison le bien précieux que le Saint-Père et ses confrères évêques sont invités à témoigner, à alimenter et à garantir, comme les prémices d’une unité qui veut s’offrir comme don au monde entier... Enfin une dernière suggestion, reprise littéralement du texte, en sa quatrième partie. S’il est vrai que la foi authentique remplit de joie et est un épanouissement de la vie, voilà un rappel qui rapproche concrètement le Pape François et Benoît XVI. La lumière de la foi ne nous fait pas oublier les souffrances du monde, mais nous ouvre à une présence qui accompagne, à une histoire de bien qui s’unit à chaque histoire de souffrance pour ouvrir en elle une trouée de lumière... Bref, 'Lumen Fidei' veut réaffirmer de manière nouvelle que la foi en Jésus-Christ est un bien pour l’homme, elle est un bien pour tous, elle est un bien commun. Sa lumière n’éclaire pas seulement l’intérieur de l’Eglise et ne sert pas seulement à construire une cité éternelle dans l’au-delà. Elle nous aide aussi à édifier nos sociétés, afin que nous marchions vers un avenir rempli d’espérance".

    Puis le Cardinal Ouellet a d'abord souligné que Lumen Fidei "raconte la foi comme une expérience de communion, de dilatation du moi et de solidarité dans la marche de l’Eglise avec le Christ pour le salut de l’humanité... Objectivement, la lumière de la foi oriente le sens de la vie, elle réconforte et console les cœurs inquiets et meurtris, mais elle engage aussi les croyants à servir le bien commun de l’humanité par l’annonce et le partage authentique de la grâce reçue de Dieu... Subjectivement, la foi est une ouverture à l’amour du Christ, un accueil, l’entrée dans une relation qui élargit le 'je' aux dimensions d’un 'nous' qui n’est pas seulement humain, dans l’Eglise, mais qui est proprement divin, c'est-à-dire une participation authentique au nous du Père et du Fils dans l'Esprit... De ce 'nous' trinitaire qui se prolonge dans le 'nous' ecclésial, l’encyclique enchaîne tout naturellement avec le 'nous' de la famille qui est le lieu par excellence de la transmission de la foi... D’autre part, il existe de profondes affinités entre la foi et l’amour définitif que se promettent l’homme et la femme qui se marient... L’encyclique ajoute un développement remarquable sur la pertinence de la foi pour la vie en société, pour l’édification de la cité dans la justice et la paix, grâce au respect de chaque personne et de sa liberté, grâce aux ressources de compassion et de réconciliation qu’elle offre pour le soulagement des souffrances et la résolution des conflits... La tendance à confiner la foi au domaine de la vie privée se trouve ici réfutée pacifiquement, mais d’une façon décisive. Beaucoup d’aspects développés dans les encycliques de Benoît XVI sur la charité et l’espérance trouvent leur complément dans cette mise en lumière de la foi comme communion et service du bien commun... En conclusion, cette encyclique contemple Marie, la figure par excellence de la foi, celle qui a écouté la Parole et l’a gardée dans son cœur, celle qui a suivi Jésus et qui s’est laissée transformer".

    Quant à Mgr Fisichella, il a insisté sur l'expression "Qui croit voit", pouvant "résumer tout l'enseignement du Pape François contenu dans une encyclique qui repose sur le binôme lumière amour. Il s'agit d'un cheminement que le Pape propose à l'Eglise afin de retrouver sa fonction missionnaire... En exposant la foi, le texte se concentre sur l'essentiel de l'Eglise et du croyant, c'est à dire sur l'Incarnation, la mort et la résurrection du Fils de Dieu, et sur sa révélation de l'amour absolu... La foi naît de l'amour, ce qui établit un rapport indivisible entre la connaissance de foi et la connaissance d'amour même si l'amour détient un primat indiscutable. La lumière de la foi est contenue dans celle de l'amour... L'encyclique porte symboliquement la date du 29 juin, fête des apôtres premiers témoins de la foi à Rome, dans cette ville où le Successeur de Pierre a le devoir de confirmer ses frères dans l'unité de la foi... Il avait plusieurs fois été demandé à Benoît XVI de rédiger une encyclique sur la foi pour compléter un triptyque avec 'Deus Caritas Est' et 'Spe Salvi'... Surmontant sa réticence dans la perspective de la clôture de l'Année de la foi, il entreprit une rédaction inachevée et aujourd'hui proposée par le Pape François sous la forme d'un programme... 'Lumen Fidei' reprend donc plusieurs thèmes du magistère de Benoît XVI tout en étant pleinement un texte du Pape François, dont on retrouve le style fait d'image et de formules directes... En résumé on y retrouve trois verbes employés par le Saint-Père dans son discours aux Cardinaux ayant suivi son élection : Cheminer, bâtir, confesser. Ils en sont les clefs de lecture d'une encyclique qui se place parfaitement dans le contexte de l'Année de la foi, du cinquantenaire de Vatican II et du vingtième anniversaire du Catéchisme de l'Eglise catholique. Vatican II, écrit le Pape, fut un concile sur la foi...destiné à replacer de manière compréhensible et croyable le primat de Dieu au centre de la vie ecclésiale dans une société et une culture changées. Quant au Catéchisme, il constitue un outil efficace pour que l'Eglise accomplisse sa mission... Et à son propos le Pape François souligne la valeur fondamentale du Credo...qui permet de voir la foi comme une réalité majeure de la vie des croyants, trop souvent analphabètes des contenus de la foi chrétienne... En somme, qui croit est appelé à vivre avec responsabilité face au monde, à la nature et à la société... L'encyclique revêt aussi une forte connotation pastorale...car le Saint-Père sait traduire les délicats points théologiques au moyen de formules qui aident la réflexion des fidèles et la catéchèse... Personne ne devrait donc craindre d'envisager de grands idéaux et de tendre à leur réalisation. La foi et l'amour, qui sont leurs premiers devoirs en un temps de faiblesse culturelle, sonnent comme un défi et une provocation qui nous interpellent".

    Source : Vatican Information Service (Publié VIS Archive 01 - 5.7.13)

  • Dernière audience générale de Benoît XVI

    "J'ai toujours su que la barque de l'Eglise n'est pas la mienne, n’est pas la nôtre, mais sa barque, et qu’il ne la laisse pas couler."

    Si le jour, mercredi, était le jour traditionnel de l’audience générale, il s’agissait ce 27 février de la dernière audience générale de Benoît XVI. Autant dire que, comme dimanche dernier, jour du dernier Angélus, une foule immense avait fait le déplacement, pour cette toute dernière fois. Il faut dire aussi que le temps était de la partie. Après de nombreux jours moroses (on se souvient du lundi de l’annonce de la renonciation, avec la foudre s’abattant sur la coupole de Saint-Pierre), ce mercredi était frais mais très printanier.

    Face à cette multitude, plus de 150 000 personnes venues lui rendre hommage, Benoît XVI a tenu tout d’abord à remercier tous ces gens venus en si grand nombre pour cette dernière audience générale de son pontificat. Lui réservant un triomphe au terme de sa catéchèse en italien. Une catéchèse axée sur son pontificat, et toute en remerciements pour ces 8 belles années de pontificat. Une catéchèse entamée avec ces mots tout simples : "Je suis vraiment ému et je vois l'Eglise vivante".

    « Comme l'apôtre Paul dans le texte biblique que nous avons entendu, je sens d'avoir à remercier tout particulièrement Dieu qui guide et édifie l'Eglise, qui sème sa Parole et nourrit ainsi la foi de son peuple. En ce moment, mon cœur s'élargit et embrasse toute l'Eglise à travers le monde, et je remercie Dieu pour les signes que durant mes années de ministère pétrinien j'ai reçu quant à la foi dans le Seigneur, sur l'amour qui circule vraiment dans le corps de l'Eglise et la fait vivre dans l'amour, sur l'espérance qui nous tend vers la plénitude de la vie, vers la patrie céleste. Je vous porte tous dans la prière, dans un présent de Dieu que je trouve à chaque réunion, à chaque voyage, à chaque visite pastorale. Je rassemble tout et tous dans ma prière et vous confie au Seigneur, parce que nous savons sa volonté en toute sagesse et intelligence spirituelle, et parce que nous nous comportons d'une manière digne de lui et de son amour, en apportant du fruit en toute bonne œuvre. Il y a en moi une grande confiance parce que je sais que la parole de vérité de l'Evangile est la force de l'Eglise, sa vie même. L'Evangile purifie et renouvelle, porte des fruits partout où la communauté des croyants l'écoute et reçoit la grâce de Dieu dans la vérité et vit dans la charité. C'est ma conviction, c'est là ma joie.

    Lorsque, il y a presque huit ans, j'ai accepté d'assumer le ministère pétrinien, cette certitude m'a toujours accompagné, la certitude de ce que la vie de l'Eglise découle de la Parole de Dieu. Comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, les mots qui, ce 19 avril, ont été prononcés dans mon cœur étaient : Seigneur, pourquoi me demandes-tu cela, que me demandes-tu ? C'est un grand poids que tu déposes sur mes épaules. Mais si tu me le demandes, à ton ordre et malgré toutes mes faiblesses je jetterai en confiance les filets. Huit ans après, je peux assurer que Seigneur m'a guidé. Il m'a été proche et j'ai pu sentir sa présence chaque jour. Ce fut une étape du voyage de l'Eglise qui a connu des moments de joie et de lumière, mais aussi des moments difficiles. Je me suis senti comme Pierre et les apôtres dans la barque du lac de Galilée. Le Seigneur nous a donné de nombreux jours de soleil ou une brise légère, des jours de pêche abondante, mais aussi des moments de tempête et de grand vent, comme dans toute l'histoire de l'Eglise. Et le Seigneur semblait dormir. Mais j'ai toujours su que le Seigneur est présent dans la barque et j'ai toujours su que la barque de l'Eglise ne m'appartient pas. Elle n'est propriété de personne, mais sienne. Et il ne la laisse pas chavirer. C'est lui qui la conduit, y compris à travers les hommes qu'il a choisi. C'est là une certitude que rien ne peut ternir. Et c'est pourquoi, aujourd'hui, mon cœur est rempli de gratitude envers Dieu parce qu'il n'a jamais abandonné ni son Eglise ni ma personne. Il m'a accordé sa consolation, sa lumière, son amour.

    Nous sommes dans l'Année de la foi, par laquelle j'ai voulu renforcer notre foi en Dieu dans un contexte qui semble de plus en plus le reléguer au second plan. Je voudrais inviter chacun de vous à renouveler sa confiance en le Seigneur, comme des enfants dans les bras de Dieu. Elle nous soutient et nous permet de marcher jours après jours, même dans les difficultés. Je voudrais que chacun se sente aimé par le Dieu qui a offert son Fils pour nous et qui nous a montré son amour sans limites. Je voudrais que chacun ressente la joie d'être chrétien. Une belle prière matinale dit : "Je vous adore, ô mon Dieu, Je vous aime de tout mon cœur. Je vous remercie de m'avoir créé et fait chrétien". Oui, nous sommes heureux d'avoir reçu le don de la foi qui est la chose la plus précieuse, que personne ne peut nous enlever ! Remercions Dieu tous les jours, par la prière et par une vie chrétienne cohérente. Dieu nous aime, mais attend aussi que nous l'aimions.

    Mais ce n'est pas seulement Dieu que je tiens à remercier maintenant. Un Pape n'est pas seulement à la direction de la barque de Pierre, même si c'est sa première responsabilité. Je ne me suis jamais senti seul à porter la joie et le poids du ministère pétrinien. Le Seigneur a mis à mes côtés tant de personnes, qui avec générosité et amour pour Dieu et pour l'Eglise, m'ont aidé et m'ont été proches. Tout d'abord vous, chers frères Cardinaux : votre sagesse, vos conseils, votre amitié ont été précieux pour moi ; mes collaborateurs, à commencer par mon Secrétaire d'Etat qui m'a accompagné fidèlement au fil des ans, la Secrétairerie d'Etat et l'ensemble de la Curie romaine, ainsi que tous ceux qui, dans divers domaines, sont au service du Saint-Siège : tant de visages qui ne se font pas voir, restent dans l'ombre, mais dans le silence, dans leur travail quotidien, avec un esprit de foi et d'humilité ont été pour moi un soutien sûr et fiable. Une pensée spéciale à l'Eglise de Rome, mon diocèse ! Je ne peux pas oublier les frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce, les personnes consacrées et tout le peuple de Dieu : dans les visites pastorales, les rencontres, les audiences, les voyages, j'ai toujours perçu une grande attention et une affection profonde ; mais j'ai moi aussi aimé tous et chacun, sans distinction, avec cette charité pastorale qui est le cœur de tout pasteur, surtout de l'évêque de Rome, du Successeur de l'Apôtre Pierre. Chaque jour, j'ai porté chacun de vous dans la prière, avec un cœur de père.

    Je voudrais que mes salutations et mes remerciements vous atteignent tous. Le cœur d'un pape s'étend au monde entier. Et je voudrais exprimer ma gratitude au Corps diplomatique près le Saint-Siège, qui rend présente la grande famille des nations. Ici, je pense aussi à tous ceux qui travaillent pour une bonne communication et je les remercie de leur important service. Je voudrais maintenant remercier de tout cœur aussi les nombreuses personnes de par le monde qui, ces dernières semaines, m'ont envoyé des signes émouvant d'attention, d'amitié et de prière. Oui, le pape n'est jamais seul, je l'éprouve encore maintenant d'une telle façon que cela me touche le cœur. Le pape appartient à tous et de nombreuses personnes se sentent très proches de lui. Il est vrai que je reçois des lettres des plus grands de ce monde - des chefs d'Etat, des chefs religieux, des représentants du monde de la culture etc. Mais je reçois aussi beaucoup de lettres de gens ordinaires qui m'écrivent tout simplement avec leur cœur et me font sentir leur affection, qui naît de notre expérience avec Jésus-Christ, dans l'Eglise. Ces personnes ne m'écrivent pas comme l'on écrit à un prince ou à un grand que l'on ne connaît pas. Ils m'écrivent comme des frères et sœurs, ou comme des fils et filles, avec une familiarité très affectueuse. Ici vous pouvez toucher du doigt ce qu'est l'Eglise - non une organisation, une association à des fins religieuses ou humanitaires, mais un corps vivant, une communion de frères et sœurs dans le Corps de Jésus-Christ, qui nous unit tous. Faire l'expérience de l'Eglise de cette façon et pouvoir presque toucher avec les mains la force de sa vérité et de son amour est une source de joie, à une époque où beaucoup parlent de son déclin. Mais nous voyons combien l'Eglise est vivante aujourd'hui !.

    Ces derniers mois, j'ai senti que mes forces avaient diminué, et j'ai demandé à Dieu avec insistance, dans la prière, de m'éclairer de sa lumière pour me faire prendre la décision la plus juste, non pour mon bien, mais pour le bien de l'Eglise. J'ai pris cette décision pleinement conscient de sa gravité et aussi de sa nouveauté, mais avec une profonde sérénité de l'esprit. Aimer l'Eglise, c'est aussi avoir le courage de faire des choix difficiles, de souffrance, mettant toujours en priorité le bien de l'Eglise et non de soi-même. Permettez-moi de revenir encore une fois au 19 avril 2005. La gravité de la décision est aussi justement venu du fait qu'à partir de ce moment-là j'étais engagé toujours et pour toujours par le Seigneur. Celui qui assume le ministère pétrinien n'a plus jamais de vie privée. Il appartient toujours et totalement à tous, à toute l'Eglise. Sa vie est, pour ainsi dire, totalement privée de sa dimension privée. J'ai pu expérimenter, et je l'éprouve précisément maintenant, que l'on reçoit la vie quand on la donne. J'ai déjà dit que beaucoup de gens qui aiment le Seigneur aiment aussi le Successeur de saint Pierre et ont pour lui beaucoup d'affection, que le pape a vraiment des frères et des sœurs, des fils et des filles du monde entier, et qu'il se sent en sécurité quand il est en communion avec vous, parce qu'il ne s'appartient plus lui-même, il appartient à tous et tous appartiennent à lui. Le toujours est aussi un pour toujours. Il n'y a plus de retour à la vie privée. Ma décision de renoncer à l'exercice actif du ministère, ne change pas cela. Je ne reviens pas à la vie privée, à une vie de voyages, de rencontres, de réceptions, de conférences, etc. Je n'abandonne pas la croix, mais je reste d'une nouvelle façon près du Seigneur crucifié. Je ne porte plus la puissance de l'office pour le gouvernement de l'Eglise, mais dans le service de la prière, je reste, pour ainsi dire, dans la cour de saint Pierre. Saint Benoît, dont je porte le nom comme Pape, me sera d'un bon exemple en cela. Il nous a montré la voie pour une vie qui, active ou passive, appartient entièrement à l'œuvre de Dieu. Je remercie tous et chacun pour votre respect et la compréhension avec laquelle vous avez accueilli cette décision si importante. Je continuerai d'accompagner le chemin de l'Eglise par la prière et la réflexion, avec cette consécration au Seigneur et à son épouse, que j'ai cherché à vivre jusqu'à présent tous les jours et que je voudrais toujours vivre. Je vous demande de vous souvenir de moi devant Dieu, et surtout de prier pour les cardinaux, qui sont appelés à une tâche si importante, et pour le nouveau successeur de Pierre. Que le Seigneur l'accompagne avec la lumière et la force de son Esprit. »

    Le Pape s'est bien évidemment adressé aux pèlerins en d'autres langues que l'italien, et notamment en français :

    « Chers frères et sœurs,
    en ce moment, je voudrais surtout rendre grâce à Dieu qui guide et fait grandir l’Église, qui sème sa Parole et nourrit ainsi la foi de son peuple. Je remercie toutes les personnes qui, avec générosité, m’ont aidé et m’ont été proches durant mon pontificat. Ces derniers mois, j’ai senti que mes forces avaient diminué et j’ai demandé à Dieu de m’éclairer pour prendre la juste décision pour le bien de l’Église. Je vous remercie pour le respect et la compréhension avec lesquels vous l’avez accueillie. Je continuerai à accompagner le chemin de l’Église par la prière et la réflexion. En cette Année de la foi, je vous invite à renouveler votre ferme confiance dans le Seigneur et à vous sentir aimés de Dieu qui nous a montré son amour infini. Il guide et soutient toujours son Église. Ne perdons jamais de vue cette vision de foi ! Que votre cœur soit rempli de la joyeuse certitude que le Seigneur est proche de nous et qu’il nous accompagne de son amour !

    Je vous salue cordialement chers pèlerins de langue française, en particulier les personnes venant de France, de Belgique et des pays francophones qui ont voulu m’accompagner en étant présentes ici ou par la radio et la télévision. Je vous demande de vous souvenir de moi devant Dieu et de prier pour les Cardinaux appelés à élire un nouveau Successeur de l’Apôtre Pierre. Priez aussi pour que le Seigneur l’accompagne de la lumière et de la force de son Esprit ! Que Dieu vous bénisse ! Merci. »

    Sources : Radio Vatican et Vatican Information Service.
  • Modifications aux règles du Conclave

    Ce midi a été rendu public le Motu Proprio de Benoît XVI (22 février) modifiant certains point de la procédure d'élection du Souverain Pontife. Le Motu Proprio du 11 juin 2007 avait déjà procédé à des amendements de la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis de 1996, principalement les dispositions de l'article 75 afin de rétablir la tradition voulant que la validité de l'élection papale réclame toujours les deux tiers des votes. Etant donnée l'importance d'assurer le meilleur déroulement de l'élection, ainsi que de mieux interpréter certaines dispositions, le Saint-Père a procédé à la modification des articles 35, 37, 43, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 55, 62, 64, 70, 75 et 85, qui se lisent comme suit:

    35.Aucun Cardinal électeur ne pourra être exclu de l'élection active ou passive pour quelque motif ou prétexte que ce soit, restant sauf ce qui a été prescrit aux n. 40 et 75 de la présente Constitution.

    37.J'établis aussi que, à partir du moment où le Siège apostolique est légitimement vacant, on attendra les absents pendant quinze jours pleins avant d'entrer en conclave. Je laisse toutefois au Collège cardinalice la faculté d'anticiper l'entrée en conclave si tous les Cardinaux électeurs ou, s'il y a des motifs graves, de renvoyer de quelques jours le commencement de l'élection. Mais, passés vingt jours au plus depuis le début de la vacance du siège, tous les Cardinaux électeurs présents sont tenus de procéder à l'élection.

    43.A partir du moment où a été fixé le commencement des actes de l'élection, jusqu'à l'annonce publique de l'élection du Souverain Pontife ou, en tout cas, jusqu'au moment décidé par le nouveau Pontife, les locaux de la Domus Sanctæ Marthæ, de même que la Chapelle Sixtine et les lieux destinés aux célébrations liturgiques devront être fermés, sous l'autorité du Cardinal Camerlingue et avec la collaboration extérieure du Vice Camerlingue et du Substitut de la Secrétairerie d'État, aux personnes non autorisées, selon ce qui est établi dans les numéros suivants.
    Tout le territoire de la Cité du Vatican, de même que l'activité ordinaire des services y ayant leur siège, devront être organisés, pour ladite période, de manière à assurer le secret et le déroulement libre de tous les actes liés à l'élection du Souverain Pontife. En particulier les Prélats de la Chambre apostolique devront veiller à ce que les Cardinaux électeurs ne soient approchés par personne pendant leur transfert de la Domus Sanctæ Marthæ au Palais apostolique du Vatican.

    46/1.Pour faire face aux besoins personnels et de service liés au déroulement de l'élection, devront être disponibles et donc convenablement logés dans des locaux adaptés à l'intérieur des limites déterminées au n. 43 de la présente Constitution, le Secrétaire du Collège cardinalice, qui fait fonction de Secrétaire de l'assemblée élective; le Maître des Célébrations liturgiques pontificales avec huit cérémoniaires et deux religieux de la sacristie pontificale, un ecclésiastique choisi par le Cardinal Doyen ou par le Cardinal qui le remplace, afin de l'assister dans sa propre charge.
    En outre, devront être à disposition quelques religieux de diverses langues pour les confessions, ainsi que deux médecins pour des urgences éventuelles.

    47.Toutes les personnes énumérées aux n. 46 et 55/2 de la présente Constitution qui, pour quelque motif que ce soit et à quelque moment que ce soit, viendraient à être informées par n'importe quelle personne de ce qui concerne directement ou indirectement les actes propres de l'élection et, en particulier, de ce qui a trait aux scrutins ayant eu lieu pour l'élection elle-même, sont obligées à un strict secret envers toute personne extérieure au Collège des Cardinaux électeurs. A cette fin, avant le commencement des actes de l'élection, elles devront prêter serment suivant les modalités et la formule indiquées au numéro suivant.

    48.Les personnes désignées aux n. 46 et 55/2 de la présente Constitution, dûment averties du sens et de la portée du serment à prêter, avant le commencement des actes de l'élection, devant le Cardinal Camerlingue ou un autre Cardinal délégué par lui, en présence de deux cérémoniaires, devront prêter serment en temps voulu, selon la formule suivante qu'elles signeront:
    Moi, N. N., je promets et je jure de garder le secret absolu, et à l'égard de quiconque ne fait pas partie du Collège des Cardinaux électeurs, et cela perpétuellement, à moins que je n'en reçoive une faculté particulière expressément accordée par le nouveau Pontife ou par ses successeurs, sur tout ce qui concerne directement ou indirectement les votes et les scrutins pour l'élection du Souverain Pontife.
    Je promets également et je jure de m'abstenir de me servir d'aucun instrument d'enregistrement, d'audition ou de vision de ce qui, pendant l'élection, se déroule à l'intérieur de la Cité du Vatican, et particulièrement de ce qui a trait directement ou indirectement, de quelque manière que ce soit, aux actes liés à l'élection elle-même.
    Je déclare faire ce serment en ayant conscience que l'enfreindre entraînerait mon excommunication Latae Sententiae. Que Dieu m'assiste ainsi que ces saints Évangiles que je touche de ma main.

    49.Après les funérailles du Pontife défunt selon les rites prescrits et après que l'on aura préparé ce qui est nécessaire pour le déroulement régulier de l'élection, au jour fixé pour l'entrée en conclave selon le n. 37 de la présente Constitution, tous les les Cardinaux se réuniront dans la Basilique vaticane, ou ailleurs, selon l'opportunité et les exigences de temps et de lieu, afin de prendre part à la Messe solennelle Pro Eligendo Papa. Elle devra avoir lieu si possible à une heure appropriée de la matinée, de manière à ce que dans l'après-midi puisse se dérouler ce qui est prescrit dans les numéros suivants de la présente Constitution.

    50.De la Chapelle Pauline du Palais apostolique, où ils se seront réunis à une heure appropriée de l'après-midi, les Cardinaux électeurs, en habit de choeur, se rendront en procession solennelle à la Chapelle Sixtine du Palais apostolique, lieu du déroulement de l'élection, en invoquant l'assistance de l'Esprit Saint au chant du Veni Creator. Prendront part à la procession le Vice Camerlingue, l'Auditeur Général de la Chambre apostolique, deux membres des Collèges des Protonotaires apostoliques participants, les Prélats Auditeurs de la Rote Romaine et les Prélats clercs de la Chambre.

    51/2.Par conséquent, agissant sous l'autorité et la responsabilité du Camerlingue assisté de la congrégation particulière dont il est question au n. 7 de la présente Constitution, le Collège des Cardinaux veillera à ce que, à l'intérieur de ladite chapelle et des locaux attenants, tout soit préalablement installé, avec la collaboration extérieure du Vice Camerlingue et du Substitut de la Secrétairerie d'Etat, en sorte que la régularité de l'élection et son caractère confidentiel soient assurés.

    55/3.Si une quelconque infraction à cette norme était commise, leurs auteurs doivent savoir qu'ils seront soumis à l'excommunication Latae Sententiae, réservée au Siège apostolique.

    62.Etant abolis les modes d'élection Per Acclamationem seu Inspirationem et Per Compromissum, la forme de l'élection du Pontife Romain étant dorénavant uniquement Per scrutinium, j'établis que, pour la validité de l'élection du Pontife Romain, sont requis les deux tiers des suffrages de la totalité des électeurs présents et votants.

    64.La procédure du scrutin se déroule en trois phases dont la première, qui peut s'appeler pré-scrutin, comprend: 1.La préparation et la distribution des bulletins de vote par les cérémoniaires, rappelés dans la chapelle avec le Secrétaire et le Maître des cérémonies, qui doivent en donner au moins deux ou trois à chaque Cardinal électeur; 2.Le tirage au sort, parmi tous les Cardinaux électeurs, de trois scrutateurs, de trois délégués pour recueillir les votes des malades, nommés Infirmarii, et de trois réviseurs. Ce tirage au sort est fait publiquement par le dernier Cardinal Diacre, qui tire dans l'ordre les neufs noms de ceux qui exerceront ces fonctions; 3.Si, dans le tirage au sort des scrutateurs, des Infirmarii et des réviseurs, sortent les noms de Cardinaux électeurs qui, pour raison de santé ou pour tout autre motif, sont empêchés de remplir ces fonctions, on tire au sort à leur place des noms d'autres Cardinaux non empêchés. Les trois premiers tirés au sort feront fonction de scrutateurs, les trois suivants d'Infirmarii, les trois derniers de réviseurs.

    70/2.Les scrutateurs feront le total des votes obtenus par chacun et, si personne n'a atteint un minimum des deux tiers des suffrages à ce scrutin, le Pape n'a pas été élu. Au contraire, si quelqu'un a recueilli au moins les deux tiers des voix, il y a élection canoniquement valide du Pontife Romain.

    75.Si les scrutins indiqués aux n. 72, 73 et 74 de la Constitution n’ont pas donné de résultat, qu’il y ait une journée consacrée à la prière, à la réflexion et au dialogue. Puis, dans les scrutins qui suivent, en conservant les dispositions fixées au n. 74, auront voix passive seuls les deux cardinaux qui ont obtenu le plus grand nombre de suffrages dans le scrutin précédent. On ne s’écartera pas de la règle selon laquelle, même pour ces scrutins, est exigée pour la validité de l’élection la majorité qualifiée d'au moins les deux tiers des suffrages des Cardinaux présents et votants. Dans ces scrutins, les deux noms qui peuvent être élus n’ont pas le droit de vote.

    87.L'élection ayant eu lieu canoniquement, le dernier des Cardinaux Diacres appelle dans le lieu de l'élection le Secrétaire du Collège des Cardinaux et le Maître des Célébrations liturgiques pontificales. Ensuite, le Cardinal Doyen, ou le premier des Cardinaux par l'ordre et par l'ancienneté, au nom de tout le Collège des électeurs, demande le consentement de l'élu en ces termes: Acceptez-vous votre élection canonique comme Souverain Pontife? Et aussitôt reçu le consentement, il lui demande: Par quel nom voulez-vous être appelé? Alors le Maître des Cérémonies, faisant fonction de notaire et ayant comme témoins deux cérémoniaires rédige le procès-verbal d'acceptation du nouveau Pontife et du nom qu'il a pris.

    Source : Vatican Information Service (

  • Le dernier Angélus dominical de Benoît XVI

    Deux cent mille fidèles sont venus pour prendre part au dernier Angélus dominical de Benoît XVI. La foule débordait sur la place Pie XII et l'avenue de la Conciliation. Salué à midi par une immense ovation, il a précédé sa méditation d'un chaleureux remerciement. En ce second dimanche de Carême, a-t-il dit, "la liturgie propose l'Evangile de la Transfiguration. Luc souligne tout particulièrement le fait que Jésus priait au moment de sa transfiguration. Ce fut une manifestation de son profond rapport avec le Père, une sorte de retraite spirituelle sur une montagne en compagnie de Pierre, Jacques et Jean, les disciples toujours présents lors des manifestations divines du Maître. Peu après avoir annoncé sa mort et sa résurrection, il leur offrit une anticipation de sa gloire. Dans la transfiguration comme dans le baptême, la voix du Père se manifeste pour dire : 'Celui-ci est mon fils, l'élu. Ecoutez-le !' La présence de Moïse et Elie, représentant la Loi et l'Antique Alliance, est hautement significative car toute l'histoire d'Israël tend vers le Christ, qui accomplit un nouvel Exode. Non vers une terre promise comme au temps mosaïque mais vers le ciel. Lorsque Pierre dit : 'Maître, comme il est beau d'être ici', cela représente l'impossibilité d'arrêter une pareille expérience mystique. Augustin dit que la nourriture spirituelle de Pierre en cette circonstance était le Christ même. Pourquoi aurait-il du redescendre vers des peines et des difficultés alors que sur la hauteur il était rempli d'un amour envers Dieu qui lui inspirait une sainte conduite. On tire d'importants enseignements de la méditation de ce passage évangélique, et d'abord le primat de la prière, sans laquelle l'engagement apostolique et la charité ne sont qu'activisme. Durant le Carême, il faut accorder toute sa place à la prière, personnelle comme communautaire pour animer notre vie spirituelle. Prier ne signifie pas s'isoler du monde et de ses contradictions...mais reprendre le chemin de l'action. La vie chrétienne...consiste en une perpétuelle ascension vers la rencontre avec Dieu, avant de redescendre de la montagne porter l'amour et la force qui en découle, de manière à servir nos frères et sœurs avec cet amour divin".
    Aujourd'hui, a ajouté le Saint-Père, "cette Parole de Dieu, je la ressent comme tout particulièrement appliquée à ma personne, en ce moment de ma vie. Le Seigneur m'invite à gravir la montagne pour encore mieux prier et méditer, ce qui ne signifie pas que j'abandonne l'Eglise. Si Dieu me demande ceci c'est ustement pour que je puisse continuer à la servir avec l'application et l'amour que j'ai tenté jusqu'ici de lui offrir, d'une manière plus adaptée a mon âge et à mes forces. Invoquons l'intercession de Marie pour toujours servir le Seigneur dans la prière et la charité".

    Après la prière mariale et les saluts linguistiques, le Pape a encore remercié les fidèles de leur solidarité et de leurs manifestations d'affection, les assurant de ses prières : "Nous devons aussi remercier Dieu pour l'apparition du soleil" au milieu d'une matinée qui s'annonçait pluvieuse. Benoît XVI s'est notamment adressé aux pèlerins polonais, auxquels il a rappelé qu'au Tabor le Christ "a révélé aux disciples la splendeur de sa divinité, en leur offrant l'assurance qu'au travers des tourments de la croix il parviendrait à la résurrection. Nous aussi devons percevoir cette présence, sa gloire et sa divinité dans la vie de l'Eglise, dans les événements de tous les jours". Il a enfin remercié les nombreux fidèles venus de diocèses et de paroisses italiennes, qu'il a assurés de leur rester proche dans la prière.

    Source : Vatican Information Service (VIS Archive 01 - 24.2.13).

  • Angélus de ce dimanche 17 février 2013

    La place Saint-Pierre noire de monde pour l'avant-dernier Angélus de Benoît XVI

    A onze jours de la fin de son pontificat, Benoît XVI a présidé son avant-dernier Angélus, ce dimanche à midi. La place Saint-Pierre était noire de monde. Plus de 100 000 personnes, selon des sources italiennes, qui l’ont longuement ovationné. Sur les banderoles on pouvait lire « Merci », « Nous t’avons beaucoup aimé », « Tu nous as tant donné ». Les romains étaient particulièrement nombreux. Le maire de la capitale italienne, accompagné des membres de l’Administration, était venu saluer Benoît XVI.

    Dans son allocution, le Pape n’a pas directement évoqué sa renonciation annoncée le 11 février. Mais ses paroles ne sont pas passées inaperçues quand il a affirmé : « Dans les moments décisifs de la vie, mais en y regardant de plus près à chaque instant de notre vie, nous nous trouvons à un carrefour : voulons-nous suivre notre moi ou bien Dieu ? Notre intérêt personnel ou le vrai bien, ce qui est réellement bien ? » Et il a ajouté qu’on ne pouvait pas instrumentaliser Dieu à ses propres fins. Benoît XVI avait choisi de parler du temps du Carême qui a commencé le mercredi des Cendres.

    Le Pape a résumé son allocution en plusieurs langues, dont le français :

    « Chers pèlerins francophones, le Carême qui vient de commencer est une invitation à donner davantage de temps à Dieu, dans la prière, la lecture de sa Parole et les sacrements. Par le jeûne nous apprendrons à ne pas négliger la véritable nourriture, spirituelle, pour résister aux tentations de l’indifférence et du laisser-aller, de l’égoïsme et de l’orgueil, de l’argent et du pouvoir. Méditons la manière dont Jésus a surmonté les tentations et demandons-lui la force de lutter contre le mal. Que ce Carême soit pour chacun le chemin d’une authentique conversion à Dieu et un temps de partage intense de notre foi en Jésus Christ ! Je vous remercie de votre prière et je vous demande de m’accompagner spirituellement durant les Exercices spirituels qui commenceront ce soir (*). Je vous bénis tous de grand cœur. »

    Source : Radio Vatican.

    (*) : Il n'y aura donc pas d'Audience générale ce mercredi 20 février.

  • Audience générale de ce mercredi 13 février 2013

    "En ces jours pour moi difficiles, j'ai senti l'amour que vous me portez"

    Audience générale inédite dans l'histoire de l'Eglise, celle d'un Pape démissionnaire. Benoît XVI mercredi matin a été accueilli par l'ovation de plusieurs milliers de fidèles et de pélerins présents pour cette audience générale très particulière en la salle Paul VI au Vatican. Et c'est un Pape très émouvant qui nous a redit et expliqué sa décision, difficile et grave annoncée lundi.

    « Chers frères et sœurs,

    Comme vous le savez, j’ai décidé – merci pour votre sympathie –, j’ai décidé de renoncer au ministère que le Seigneur m’a confié le 19 avril 2005. Je l’ai fait en pleine liberté pour le bien de l’Église, après avoir longuement prié et avoir examiné ma conscience devant Dieu, bien conscient de la gravité de cet acte, mais en même temps conscient de n’être plus en mesure d’accomplir le ministère pétrinien avec la force qu’il demande. La certitude que l’Église est du Christ me soutient et m’éclaire. Celui-ci ne cessera jamais de la guider et d’en prendre soin. Je vous remercie tous pour l’amour et la prière avec lesquels vous m’avez accompagné. Merci, j’ai senti presque physiquement au cours de ces jours qui ne sont pas faciles pour moi, la force de la prière que me donne l’amour de l’Église, votre prière. Continuez à prier pour moi, pour l’Église, pour le futur Pape. Le Seigneur nous guidera.

    Chers frères et sœurs, nous commençons aujourd’hui le Carême, quarante jours de préparation à Pâques. Le nombre quarante revient plusieurs fois dans la Bible. Dans cette catéchèse, je voudrais m’arrêter sur les quarante jours que Jésus a passés au désert, tenté par le démon. Ses tentations invitent chacun de nous à répondre à cette demande fondamentale : qu’est-ce qui compte vraiment dans notre vie ? Sans une réponse à la faim de vérité et de Dieu, l’homme ne peut pas se sauver. Ce n’est pas le pouvoir mondain qui sauve le monde, mais le pouvoir de la croix, de l’humilité et de l’amour. Dieu est le Seigneur de toute chose. Il ne peut pas être instrumentalisé, utilisé pour nos propres intérêts, autrement nous nous substituons à lui. La société actuelle soumet le chrétien à plusieurs épreuves qui touchent sa vie personnelle et sociale. La tentation est toujours présente ; le sacré s’éclipse. Toutefois, la grâce de Dieu continue d’opérer des merveilles dans la vie de beaucoup de personnes qui se convertissent ou qui reviennent à Dieu. Se convertir, c’est faire de telle sorte que la vérité, la foi en Dieu et l’amour deviennent chaque jour la chose la plus importante pour nous. »

    Message adressé aux pèlerins francophones :

    « Je salue avec joie les francophones, en particulier les nombreux lycéens présents ! En ce Carême, je vous invite à renouveler vos engagements pris pour votre conversion. Pour y arriver, ne vous laissez pas envahir par l’égoïsme, la recherche exclusive du succès personnel, l’illusion, l’apparence et les choses matérielles. Donnez plutôt la primauté à Dieu, confiez-vous à lui et regardez les réalités quotidiennes avec ses yeux. Saint temps de Carême ! »

    Sources : Radio Vatican et Site internet du Vatican.

    (Vidéo de l'audience
    )